Tu ramasses une feuille de platane arrachée par le vent. Verte et fraîche en ce début d’été. Tu fais tourner la tige entre tes doigts. Arrivé à la guérite, tu te sers à nouveau une tasse de café et tu poses la feuille devant toi, sur le bureau. Tu allumes la radio. Ta tête s’alourdit, tombe. Tu tressailles. La feuille, sur le bureau. Tu plaques ta main ouverte sur les cinq lobes. Tu ajustes tes doigts, rétractes le majeur, allonges l’auriculaire. Ta main ne fait qu’un avec la feuille.
26- les chiens de nuit
Au mur était accroché un petit plateau en cuivre rouge. Au centre, un médaillon d’argent frappé d’oiseaux prenant leur envol. Sur la frise, des calligraphies de lettres arabes. Je les suivais du doigt. Pauline s’approcha doucement de moi et murmura. « Ca vient de Syrie, le camelot à qui je l’ai acheté me l’a garanti. Aller faire la guerre jusque là-bas ! J’ai même jamais vraiment compris où c’était que mon frère a été tué. »
20 – pêche à la truite
Derrière elle, fixé sur le mur blanc par deux punaises rouges, un fil auquel sont suspendus des cartes postales en noir et blanc représentant les motifs des pavés des trottoirs de Lisbonne.
16 – alors vous
Je chante à tue-tête « La mauvaise réputation » de Brassens, je connais la plupart de ses chansons par coeur. Dans l’autoradio, la cassette, je l’écoute puis rembobine jour après jour. C’est Luc, le contremaître qui me l’a enregistré, il a tous les 33 tours.
01 – arriver à l’aquarium
Elle va presque tous les dimanches au cinéma du Foyer Jeanne d’Arc. Elle voit plusieurs fois « Autant en emporte le vent ». Scarlett O’Hara, si courageuse et belle !
10 – elle raconte