#anthologie #19 | celles qui disparaîtront

Piazza del Campo, conghiglia aperta piena di uccelli

Les tortures infligées au lézard dans le petit mur de la maternelle des bonnes sœurs, dans la ville médiévale, il muretto

Premier reflet du soleil sur la mer, vision de la mer à travers la fenêtre des escaliers vert clair, s’arrêter éblouie. Castiglione.

Formaggino Mio dans la boîte jaune claire dans la cuisine de Salerno.

La danse effrénée au rythme d’une musique yiddish  dans un restaurant dans un film de Charlot.

Nonna Anna e nonno Giovanni sugli Champs Elysée, anni 50 o 60 in questa fotografia da fotografo di strada e loro eleganti e sorridenti. Il sogno di Parigi.

Il grande Raccordo Anulare di Roma che percorrevamo sempre per qualche chilometro  andando a Napoli, prima dei lavori per fare dell’A1 una linea retta.

Ce premier baiser assis par terre dans la chambre de la cité universitaire et cette caresse ressentie dans le cœur. Sogno e realtà di Parigi.

Samedi et dimanche matin, M. à trois ans qui regarde avec moi les films de Charlot, assis sur un petit tabouret en bois sur le tapis persan rouge.

La visite à la maison de retraite de Marano, le vieux monsieur gaillard dans l’ascenseur qui monte, la liste des activités affichées dans l’ascenseur à côté des bouton des étages, les jeux de société, le bal, la joie de ma belle-mère, fierté de suivre la signora et de prendre soin de sa chambre-maison.

Les jeunes hommes noirs au carrefour Maradona à Marano, tôt le matin, à la périphérie nord de Naples. Main-œuvre à prix ridicule. Braccianti.

Les Champs Elysées dans A bout de souffle et tous les films de la Nouvelle Vague au quartier Latin, Paris années ’90, et cette vie à bout de souffle qui s’ensuit, désormais, avec les mots de ce titre.

Ces caresses des mains au check-point dans Intervention divine de Elia Suleiman et le désir de cet érotisme là.

L’ossessione della linea retta e della velocità come se la vita fosse un avanzamento e un sorpasso di sé.

Toutes les images disparaîtront. Barricade du temps.  Farfalle, papillons. Attrapons-les.

A propos de Anna Proto Pisani

Passionnée par la création et l’écriture, j'ai publié des textes et des articles sur différentes revues et les ouvrages collectifs sur la littérature postcoloniale Les littératures de la Corne de l’Afrique, Karthala, 2016 et Paroles d’écrivains, L’Harmattan, 2014. J'ai créé et fait partie du collectif des traductrices de Princesa, le livre de Fernanda Farìas de Albuquerque et Maurizio Iannelli (Héliotropismes, 2021). Je vis tous les jours sur la frontière entre la langue italienne et la langue française, un espace qui est devenu aussi ma langue d’écriture.

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