Et il rit. Et son rire n’avait aucun lien avec sa voix lorsqu’il parlait, lorsque ses mots comme mâchés se traînaient à l’affût de ce rire tonitruant, extravagant que nous en étions presque gêné, un tout à coup, un coup de théâtre, un élan en dehors de l’espace convivial autour d’une table humble qui relevait davantage de la Cène que du carnavalesque diablotin sorti d’une boîte. L’assise de mon fauteuil en skaï grinçait et ma voisine murmura et une voix plus douce encore que celle qui m’avait surpris un peu plus tôt lorsque nous entrions et nous asseyions et dont les ondes passent encore en moi tant elle m’interroge : une apparence si dure pouvait émettre tant de suavité.
Le titre aurait pu être l’homme qui rit, le texte m’y fait penser. J’aurais volontiers commencé la lecture par Il rit plus intrusif (me semble-t-il) que Et il rit. J’aime la référence à la Cène et comment le narrateur oublie (ou n’entend plus le rire) au profit de la voix de sa voisine. C’est comme si on était attablé. Merci
Merci Cécile. Oui, c’est juste pour le Et. Je l’ai laissé parce qu’il a été une amorce pour moi alors j’ai laissé, une trace de ce qu’il y avait eu avant. Ce qui n’a été que pensé et pas écrit, muet. Merci
A lire, on entend le rire, puis on ne l’entend plus et on entend la voix. Bravo.
Un rire, une voix et les personnages sont là. Fort et efficace, bravo !