#anthologie #19 | images rémanentes

Toutes les images s’effaceront, avant cela, elles émergent de la brume, impromptues, elles ramènent les fantômes que nous accueillons avec une tendresse aussi belle que les sourires qu’ils nous adressent de là où ils nous attendent,

Images étudiantes chargées d’insouciances oubliées, amphithéâtres et manifestations, amitiés et routes divergentes,

Vieux films noir et blanc sans les dialogues qui accompagnent, notamment la fin du film de Tod Browning, Freaks, la méchante Cléopâtre transformée en monstre canard, l’un de ses yeux se ferme, elle cancanne le visage déformé. Peur.
Quelques scènes mémorables de Nulle Part Ailleurs, où rires et délectations nous secouaient le corps. Nostalgie de l’insouciance.

Images derrière les fronts, images souvenirs et états intérieurs

Odeurs d’arbustes aux papillons, mauve, violet, blanc, courses et balles aux prisonniers, jus d’ananas, voyages en bus, odeurs d’été. Innocence.
Expressions et lèvres pincées de fin de phrase, être habillé en as de pique, se mettre la rate au court bouillon, tirer sa révérence, miroir aux alouettes, mettre de l’eau dans son vin, point barre, la gouaille parisienne saupoudrait le tout. Nostalgie.
Marques de produits d’avant, odeur de shampoing aux œufs, de shampoing Mixa Bébé, magasin Félix Potin, marchand de couleurs et toiles cirées

Pas de mot, maternité, on entre à deux, on sort quelques jours plus tard, nous sommes trois, grande joie, nous y reviendrons deux fois encore, plus tard, puis,
course folle, chaos, décès, tristesses, brouhaha, affabulations, le présent n’existe plus, anticipation de problèmes supposés, préparation incessante du moment à venir, organisation, travail, maintenance, le présent n’existe pas, le temps passe, le temps n’est pas pris, le temps est passé. Il n’y avait pas de manuel, la vie mode d’emploi n’existe pas.

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