#anthologie #14 | C’est bon pour le moral

– Tu vois toujours le mauvais côté des choses, mais maintenant que tu es à l’hôpital, confortablement installé dans un lit qui se lève tout seul, juste en appuyant sur un bouton, eh bien maintenant, tu vas avoir le temps de lire, parce que si tu veux mon avis, on n’est pas sortis de l’auberge avec un pansement pareil et puis tous tes tuyaux

– Tu vois toujours le mauvais côté des choses, mais avec le temps pourri qu’on se tape en ce moment t’es aussi bien ici à te faire chouchouter par tes infirmières, parce que là, avec un vent pareil, même si on sort que dans deux jours, avec la houle, ce sera pas la fête au village, la prochaine marée

– Tu vois toujours le mauvais côté des choses, mais même si je sais bien que t’es une fine gueule et que la bouffe casse pas trois pattes à un canard ici, ben tant que t’es à l’hosto, t’es pas obligé de cuisiner, c’est déjà ça

– Tu vois toujours le mauvais côté des choses, mais de toutes façons, même si ça me regarde pas, t’as pas vraiment le choix, ta main tu l’as plu et c’est pas de pleurnicher sur ton sort qui y changera quoi que ce soit

– Tu vois toujours le mauvais côté des choses, mais sans aller jusqu’à dire qu’il y a pas de quoi fouetter un chat, ben toi t’as encore l’autre main en entier. Regarde Franck, quand ça lui est arrivé à lui, ben il lui manquait déjà trois doigts de l’autre main

A propos de Juliette Derimay

Juliette Derimay, lit avidement et écrit timidement, tout au bout d’un petit chemin dans la montagne en Savoie. Travaille dans un labo photo de tirages d’art. Construit doucement des liens entre les images des autres et ses propres textes. Entre autres. À retrouver sur son site les enlivreurs.