C’est en passant… quelque chose de fuyant dans l’émission de la voix, par en dessous… « Tu veux ? »… incursion en chair fraîche et c’est la déchirure déjà là qui file… comme un bas, vous voyez le bas, l’anicroche minuscule, la jupe qu’on ramène sur l’avant de la jambe… ça file, on le sent on le sait… vous voyez « Tu veux ? » qui bientôt va fabriquer du béant dans le tissu… et on voit le genou, une coulée d’épiderme qui remonte… c’est la cuisse déjà… « Tu veux ? » on pourrait presque oublier le point d’interrogation… ça veut oui, mais tu veux comment savoir, le nylon c’est friable, une matière un peu fourbe, vite abîmée… en face déjà l’impatience, la peur un peu, l’idée qu’on n’aurait pas dû, dû autrement… tout de même, il faut bien savoir si on veut… parce qu’alors sinon hier, l’autre jour, dans la grande lumière « je veux » c’était quoi, c’était pour qui ? Si les ornières s’ouvrent à contretemps on est foutus vous comprenez… il y a trop de chemins en sens inverse à prendre, à faire, à rebrousser… En attendant c’est toujours là, le point d’interrogation dans le vouloir, ça lui donne un teint tout jaune, un teint de verbe malade, nauséeux…. il faut les ménager ces verbes, sinon ils se roulent en boule à l’extrémité de votre colonne vertébrale et déjà c’est un vieux chien qu’on n’emmène plus en promenade… il geint doucement, à vos pieds…
C’est magnifique. On ressent une grande tension plus on avance…