Elle est assise à l’aplomb de la digue d’embarquement, chahutée par les sirènes des grues d’un chantier mêlées aux cris des goélands, l’iode et les relents de la dernière pêche s’engouffrant dans sa chevelure détachée, elle en frissonne, le regard accroché à l’île où l’attend Victor, il le lui répète lorsqu’elle l’appelle, ajoute qu’il sera toujours là, sait qu’elle aime être de passage, voyager de villes en villes, sans attache, mais ce matin-là, avoir quitté Augustine fait battre les veines de Camille, pointille ses joues d’une couleur aiguë, comme la surprise d’un vertige devant la difficulté de partir, elle le perçoit encore à sa gorge qui se serre lorsqu’elle demande l’heure de départ du prochain bateau, à l’insouciance soudain évanouie alors qu’elle plisse les yeux vers l’île maintenant si proche et dans la cacophonie du vent elle donne soudain de la voix, crie aux récifs la turbulence des jours, l’émerveillement et l’éclatant bonheur des dernières heures, dit qu’elle restera encore, elle ne sait pourquoi, quelques jours, quelques heures, à la recherche de ce qui n’est plus.
Une belle plongée marine, dans les vents, les récifs, les pensées, les désirs. Merci Fabienne
Merci pour ta lecture. C’était un texte déjà écrit mais l’approche proposé par François me l’a fait réécrire d’une autre manière, elle lui donne une autre intensité.
Merci merci
Beau et intrigant, on a envie de connaître l’avant et l’après
Merci d’être passé par là.
Je travaille à l’avant et à l’après très très lentement…