#anthologie #14 V2 | On marche sur la tête

On marche sur la tête l’autre jour la mairie m’a appelée c’était le 30 mai dernier pour me dire que ça faisait trois mois depuis le 23 février que je n’étais pas venue chercher ma carte d’identité qu’à présent elle partait à la destruction. Mais moi je n’ai jamais reçu le sms de la préfecture indiquant qu’elle était arrivée à la mairie, c’est ce que je lui ai dit à la dame. Elle appelle quand il est trop tard. Il a fallu tout recommencer depuis le début.

On marche sur la tête quand la politique agricole commune t’enjoint de planter des patates des betteraves ou du tournesol alors que les betteraves elles poussent dans le nord et pas dans le Dauphiné que les tournesols chaque année sont envahis au semis par les limaces au stade trois feuilles par les lièvres et après par les pigeons qui envahissent la plaine ? Et les patates ? Quand tout le monde plantera des patates plus personne en voudra et t’en feras quoi toi de tes patates ?

On marche sur la tête quand tu procèdes à la e-création d’un groupement d’employeurs si tu écris sur le formulaire agriculteur co-gérant de l’EARL et co-gérant de la SNC plutôt que représentant  le dossier est bloqué sans que l’on sache pourquoi et tu as beau recommencer il est toujours refusé ? C’est pas un peu jouer sur les mots ?

On marche sur la tête le facteur il a refusé de me donner la carte grise du véhicule sous prétexte qu’il n’y avait pas écrit le statut de l’exploitation sur l’enveloppe. Il l’a retournée direct à Charleville Mézières décrétant que l’Agence Nationale des Titres  Sécurisés devait corriger son erreur. De quoi il se mêle ? J’ai dû remuer ciel et terre pour qu’elle revienne.

On marche sur la tête face aux injonctions contradictoires de nos administrations à savoir semis de couverts végétaux avec obligation de levée mise en place pour huit semaines minimum d’un côte destruction de l’ambroisie qui ne manque pas de pousser sur les dits-couverts intouchables sous peine de sanction de l’autre. L’agriculteur est pris en sandwich.

A propos de Cécile Marmonnier

Elle s’appelle Sotta, Cécile Sotta. Elle a surtout vécu à Lyon. Elle a été ou aurait voulu être marchande de bonbons, pompier, dame-pipi, archéologue, cantinière, professeure de lettres certifiée. Maintenant elle est mouette et fermière. En vrai elle n’est pas ici elle est là-bas. Elle s’entoure de beaucoup de livres et les transporte avec elle dans un sac. Parfois dans un carton quand il ne pleut pas. Elle n’a pas assez d’oreilles pour les langues étrangères ni de mémoire sur son disque dur. Alors elle écrit. Sur des cahiers sur des carnets sur des bouts de papier en nombre. Et elle anime des ateliers d’écriture pour ne pas oublier de vivre ni d'écrire.

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