#anthologie #07 | après l’orage

Il y avait du passage ce soir-là, comme toujours après l’orage. Je commençais à voir le mouvement circulaire et intermittent des phares sur le mur de la chambre, percer l’obscurité à travers les fenêtres, projetant leur dessin, étirant les angles dans une lumière dorée avant de replonger dans l’ombre. J’entendais des voix multiples, des voix de corridor et de linoléum. Il y avait des portes qui ouvraient de grands rectangles de lumière artificielle sur la nuit. Des clignotements aussi – des petites lumières rouges sur les machines et par la fenêtre, sur les angles des grattes-ciel, et derrière, les petites lucioles tremblant sur le dos de la montagne. Le ciel n’avait pas d’étoiles, pas non plus d’obscurité. L’hôpital est sur une colline. A cette heure, on voyait seulement les papillons rouges des ambulances remonter l’avenue longtemps avant qu’elle ne se taisent.

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