Dans ma chambre, mon fauteuil est placé sous le fenêtre du toit. Confortable, je peux lire soit assise bien droite les pieds posés par terre, soit pelotonnée d’un côté avec les jambes par dessus un des accoudoirs larges et hauts. Cette position n’est confortable que pendant quelques chapitres, ensuite je dois me remettre droite. Mon dos est devenu douillet. La fenêtre ouvre sur le ciel, son inclinaison ne permet pas d’observer le paysage des autres toitures de la ville. Elle sert uniquement à éclairer la chambre, et mon livre. Dans la maison tout est calme en fin d’après-midi, c’est le moment où je peux lire à la lumière du jour. Depuis quelques mois mes yeux préfèrent cet éclairage, surtout lorsque les caractères sont petits et malgré mes lunettes supposées adaptées à ma vue. En hiver, mon temps de lecture est court. La luminosité décroît vite, à peine le temps de m’ installer que la cloche de l’église sonne cinq heures et c’est fini pour la journée. Je dois migrer vers le salon dont les lampes ne remplacent pas le soleil. Parfois, en plus des lunettes, je songe à utiliser la grosse loupe récupérée lors du déménagement de la maison de mes parents. Pour l’instant, j’hésite. Dans mon souvenir, ils l’utilisaient dans leurs dernières années.