Je est ailleurs, hors de moi, mis hors de moi, je n’est plus – moi – toujours à bouger, insaisissable je est absent, vacant, automatiquement reconduit dans ce no man’s land
il a été je cet ex-il la photo est là, devant lui un tronc commun, deux traits qui séparent et qui unissent des traits qui ne sont plus ses traits la figure défaite faire des grimaces elle se décompose l’enfance oubliée
assis dans l’herbe, son ombre est plus noire, plus grande que lui ce n’est pas dû à l’herbe, juste la solitude retrouver un cerisier dans ce tronc, cet arbre les jeunes poussent ailleurs
dans la mémoire, la violence des cris du passé sur le présent pousse à crier plus fort – pour ne plus être blessé. Que lui reste-t-il de ce monde dévasté l’ombre des ruines, comme souvenir tout est à reconstruire t’es toi, crie le partout
venir au monde, c’est rien, c’est facile… mais Tenir… vivre, quelle affaire ! Toujours faire un reste à faire survivre…
il ne sait plus de quel côté aller, il se retrouve à part, où rien ne va plus, où aller pour rien abandonner l’enfantin, reprendre ce qui est mien ce qui l’a toujours été
une fenêtre à jamais condamnée, les volets toujours fermés… toujours connue comme ça cette non-fenêtre… les rares fois où ils seront ouverts, la vue en est toujours surprenante – ce qui n’est pas n’existe plus à chaque ouverture, c’est une découverte, un envol
je suis comme cette fenêtre ouverte voir au loin ce qui est – autre chose que soi – ou ne rien voir venir pour comprendre, le dessiner, l’écrire ne plus être condamné à l’exil
… ce titre qui interpelle bien sur, tant il y a de choses qui ne sont pas nommées parce qu’elles ne peuvent se dire et qui pourtant existent… alors, oui, tenter de les peindre ou de les dessiner…
être la fenêtre ouverte plutôt que de l’ouvrir pour voir au loin ce qui est – autre chose que soi… la posture est assurément apaisante, merci beaucoup pour cette ouverture.
Merci pour votre lecture Christiane, j’ai bcp aimé votre 10 aussi (pas encore lu les autres ) et c’est votre texte qui m’a incité à cette écriture… (j’avais lâché) sans pouvoir y inscrire les blancs…
Pour le titre, il me semble que c’est une phrase de Lacan…
Lacan ?! oulaaa, je ne voudrais pas le froisser, nous ne devons pas avoir le même vécu de ce qui existe ou n’existe pas 😉 ! – ce qui ne m’a pas empêchée d’apprécier votre texte, surtout ce… venir au monde, c’est facile… mais tenir… Merci à vous.