Comme si nous étions à l’heure des métamorphoses. Et insidieusement le jouet d’un songe. Quand le temps se dissout à la lumière du soir, quand toute forme devient instable, quand les images se décomposent et que les ombres se font étoffe, les feuilles coquillages, les arbres des silhouettes en marche, les fauteuils des monceaux de nostalgie, les livres des sortes d’ilots, le bouquet de fleurs des flammes qui rougeoient, et que, de métaphore en métaphore, on se laisse glisser, absorber dans une métamorphose. Au-delà du doute qui cogne aux tempes, on avance dans une dépossession du réel, comme si l’on finissait par perdre pied, et que dans cette étrange inquiétude, nos sens se perdaient, s’égaraient dans les méandres d’une presque folie, ne sachant plus ni qui, ni quoi se dresse devant nous. Alors quelqu’un, derrière, tel un prophète tombé des nues, allume la lampe d’un geste autoritaire et une méchante lumière se répand brusquement. Les vers du poète s’écrasent comme verres brisés, ne laissant qu’un effroi assourdissant.
Quel beau texte, Solange ! Le décrire serait le transformer, alors je laisse ici uniquement mon admiration. Merci !
Magnifique
..Merci pour ce doute qui cogne…et l’étoffe des ombres…
« à l’heure des métamorphoses » entre doute et réalité, j’aurais bien gardé « l’heure des métamorphoses » pour un titre prometteur – et si j’osais, Solange, je t’aurais dit, avec respect et sans vouloir t’offenser, d’enlever le trop trivial/banal « perdre pied » qui à moi, me fait un croque en jambe. Je préfère les sens qui se perdent plutôt que le pied. Mais je suppose que tu tiens à ton titre, alors tout simplement merci !
Merci à vous pour ce regard plein d’empathie pour ce court texte. Et Cécile tu as sans doute raison pour le titre: je les écris au dernier moment sans trop réfléchir… Merci pour ta remarque.
Très beau texte, très visuel, à la frange du conte (mais c’est sans doute l’effet forêt)