#anthologie #07 | souris

Ce soir nous étions au restaurant, les amis américains de passage nous ont invités. Robert a voulu boire du coca, ils ont une potion française qu’il a trouvée correcte. En rentrant j’ai lu la consigne lumière-durée. La nuit est tombée, noire sur le jardin, des lumières restent allumées sur l’immeuble en face et s’éteindront peu à peu comme pour rythmer l’heure, ce que la cloche de Sainte-Marguerite ne fait plus puisqu’elle s’arrête de sonner à 20 heures. Je ne vois pas très bien le clavier, pour tout dire je le devine. Ici, dans la pièce, il y a une lumière à ma gauche, un peu derrière moi, je sais bien que ce sont trois lampes de porcelaine mais je ne les vois pas clairement, ce soir elles tiennent leur existence au fait d’éclairer légèrement le clavier et l’arrosoir vert posé au pied du mur en face de moi, sa pomme brille, j’y vois le film couleur des évènements dont je me souviens en noir et blanc, concentré super 8 surexposé de la journée. Une fenêtre vient de s’éteindre sur le petit immeuble à gauche, pas un bruit, plus personne ne dit mot, ici ils dorment, le vert du jardin se confond au noir des cheminées. De la consigne, j’ai glissé youtube sur une interview de Marc Levy qui dit que l’écriture c’est 85% de réécriture, ça m’a redonné cœur à l’ouvrage. Il va falloir que je mette le piège pour attraper la souris que Robert (celui du coca) a vue avant de partir au restaurant.

A propos de bernard dudoignon

Ne pas laisser filer le temps, ne pas tout perdre, qu'il reste quelque chose. Vanité inouïe.

7 commentaires à propos de “#anthologie #07 | souris”

  1. Tiens, lundi on a essayé un resto pas loin ils avaient du coca de Sologne, po mal du tout, et surtout une limo Pomme Myrtille, trop sucrée comme j’adore!!!

    et en surfant pour trouver la ref, je vois qu’ils ont même Poire Chataîgne!!!

    https://artandbrew.fr/

    Des consignes, je glisse aussi…merci de la lecture apaisante.

  2. « Une fenêtre vient de s’éteindre sur le petit immeuble à gauche, pas un bruit, plus personne ne dit mot, ici ils dorment, le vert du jardin se confond au noir des cheminées. »
    Merci pour ce texte, dedans dehors tout y est.

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