Seule par le pied des falaises et l’océan brassé. Seule par l’odeur poivrée des fleurs d’hélichryse, par le soleil absent, par la peau écorchée. Seule par la régularité des losanges tout au long du grillage, par les lambeaux d’écorce, les lampions allumés. Dans l’entonnoir rosé du liseron bousculé par la brise. Contre le lichen accroché au rocher. Trouble de l’oubli. Seule par le sautillement sur le sentier du merle siffleur, par le froissement de son envol, un repli du temps, toutes les mémoires superposées, des créatures immenses arpentaient la terre, la trace du pas de l’enfant à naître. Seule. La lente persévérance de la traversée.
« seule par » et l’émotion s’installe toute en poésie.
Infiniment merci Aline pour ce très beau texte.