#anthologie #05 | À l’aveugle main-tenant

J’avance pas à pas , pas de deux. Pas de danse. Pas de course. A pas lent.

A tâtons pour toujours. J’ reviens pas sur mes pas pour dire j’aime à pas lent.

J’avance toujours. La canne devant de moi.  A tâtons  main- tenant.

Je grandis , grandis sans retour. Sans rien voir mon enfant.

Pour tout voir en dedans, au-dedans,  de tout mon enfant.

Aveugle, j’avance à pas lent. Lenteur du moment.

Du jour , de la nuit. La nuit.  A tâtons, en avant.

Tac-tac, fais la canne. Blanche à midi. Espoir du moment.

La nuit pourtant. La violence à pas lent. Qui s’insinue lentement.

Avance à l’aveugle, à tâtons , tout le temps. Enfant sans ombre main-tenant.

Pâleur du jour, sans espoir é-vide-ment. Vider d’avant-ce-ment. A pas lent. Difficilement.

Pas de deux, pas de danse, un sur deux. Marche du temps.

Lunettes noires , canne blanche , circulez , rien à voir ,  c’est tout noir maintenant.

Pas de braille pour le moment.  Rien à lire , rien à dire, si- lent- ce, à pas lent.

J’avance ,  pas de deux, saut de chat, à l’aveugle et pourtant.

Pas de course ,  à pas lent.  Toujours à plat. Défi-nitivement.

Impossible de monter. Difficile à pas lent.

Fragile . Facile à casser, dans le noir dé-libér-ément.

Canne blanche , en avant.  Prête à butter sans tomber.

Pas de course ,à pas lent, obstinément.

J’avance toujours, libre, sans rien voir mon enfant.

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