Le parti lepéniste se place en première position dans 32 519 communes (sur 34 971), 96 départements (sur 101) et 17 régions (sur 18). Le parpaing, il est là devant moi. Dès que je l’ai vu, je me suis dit, je vais le soulever, je vais le prendre dans mes bras, je vais le garder avec moi. Je vais le décrire, je vais l’analyser. Et quand je le regardais, plus je le regardais, moins je comprenais. Il ne se soulevait pas. Pourtant je le regardais attentivement, j’écoutais tout ce qui se disait de Jérôme Fourquet à Jean Viard, de Piketti à Duflo en passant par Lemaire. Ça ne marchait pas. Ruralité, absence de diplôme, mépris. Haine des élites, pouvoir d’achat, âge de la retraite, TVA. Haine de l’autre, repli sur soi. Je résonnais comme une brique creuse, malgré tout l’amour que j’avais pour le parpaing. À force, on s’attache, on s’agrippe, on aimerait bien comprendre pour agir. Je l’avais dans la tête, je le gardais, je l’acceptais entièrement, mais je pensais et maintenant j’en fais quoi. Je n’y arrivais pas. Je n’avais pas un regard souleveur. Peut-être que c’est toujours comme ça quand on rencontre un parpaing, un vrai. Le parpaing lui ne se souciait pas de moi, il n’était pas confus. Il était tout simplement. Je me disais que je devais le prendre, en faire quelque chose, le ramener à la raison, si je n’arrivais pas à le porter, il fallait imaginer, faire preuve de créativité, lui proposer un plan. Ça n’avait pas l’air de marcher, ce parpaing n’avait qu’à rester tout seul. J’allais le contourner s’il ne voulait pas être porté. Ça ne marchait pas non plus, le parpaing non seulement se plaisait à rester là, il se multipliait, il devenait un mur de parpaings. J’avais des parpaings dans mes bras ballants et plus du tout la force de les porter. Il a fallu que je me casse le nez sur le mur de parpaings pour considérer le premier et refuser de le porter, mettre le pied sur le premier et escalader le mur. Derrière, il y a la mer.
« on aimerait bien comprendre pour agir ». Ben oui. Et c’est parce qu’on n’a pas tout compris qu’on est devant un mur, qu’on fonce dans le mur… Merci Danièle ! Je partage le parpaing…
Merci Marlen
« Je n’avais pas un regard souleveur. Peut-être que c’est toujours comme ça quand on rencontre un parpaing, un vrai ».
Merci Danièle pour cette belle métaphore. Je garde l’espoir qu’on sera nombreux à les soulever ces parpaings
Merci. L’espoir ne suffira pas, un jour il faudra agir.
C’est dans la sidération prolongée qu’on risque de prendre des pains dans la tronche… Merci aussi pour la métaphore de ce mur de la honte collective…
Tout à fait Marie Thérèse.
Ce qui est le plus lourd c’est l’incapacité à trouver les mots, que dire je sais, mais comment le dire, à qui ? Ici on est les reines et les rois des mots dits. Il reste une semaine, on va trouver. En attendant, ça fait mail. Bises.
C’est sûr, l’entre-soi conforte le sentiment d’impuissance.
Je reprends ça d’un copain qui vient de le poster : Pier Paolo Pasolini disait « Nous n’avons rien fait pour qu’il n’y ait pas de fascistes. Nous les avons seulement condamnés, en flattant notre conscience avec notre indignation ; plus forte et impertinente était notre indignation, plus tranquille notre conscience […] »
C’est fort ! Ce parpaing qui devient un mur qu’il faudra escalader. La nécessité d’agir face à la brutalité du monde.
Merci
merci de comprendre ce que j’ai voulu dire. Est-ce le monde qui est brutal ou nous qui le rendons invivable ?
.. après avoir touché le fond, l’humain, sait trouver les re-sources….Confiance et détermination.
Jolie Optimiste ! Cette fois les fauves sont lachés…contre l’humain, ne crois-tu pas ?
Je vote quand même, j’ai aussi une procuration, mais il faudra faire plus, bien plus, pour les obliger à se taire et à reculer.