#anthologie #01 | Les camions

Repérer les camions de cinéma. Camions toujours dans un certain ordre. Électricité près du plateau, machinerie aussi, beaucoup de matériel à descendre. Et après, caméra, régie, costumes. La cantine souvent quelques rues derrière. À côté des camions, des régisseurs, des flèches jaunes et orange indiquant la direction du plateau. Dans la fourmilière se dessinant là, savoir qu’après les flèches et la table régie, le plateau. La caméra. Lieu de travail donc. Une maison décor. Habillée devant, déshabillée derrière, mon lieu là, derrière, avec le caché. Un retour vidéo, mon siège pliant, mon bureau. Mon bureau portable. Mobile. Me déplacer vite. Remballer dès que « coupé » et « changement de décor ». Le minimum. Rapide. Une maison décor ou bien une rue, un coin, un hôtel, un bâtiment abandonné, une ligne d’arbre dans une forêt, une route bitumée, une péniche, un quai, la mer, la plage, une crique, une voiture, un open space, un ascenseur, l’Élysée, une cité, une salle des fêtes, une médina, un hangar, un café de carton-pâte. Pas tout de tout ça, non. Une partie. Envahie. Pluie et canicule. Nuit et jour. Passage éclair, aller à l’utilité du lieu : hors champ pour combien de plans, où mettre les sacs, aller aux loges, revenir, découper, répéter, tourner, rectifier, tourner, rectifier, tourner, peaufiner, tourner, rater, réussir, couper, remballer, aller dehors, scène de rue, poser le sac, lire la scène, répéter, découper, répéter, tourner, rectifier. Rapide. Mettre le sac sur le dos, prendre la voiture à cinq, nouveau décor. S’agissant de cinéma, voici les nomades. S’agissant de cinéma, voici le moteur. Les camions.