#versuneécopoétique #01 | SilenceS

Mon regard se porte vers la fenêtre, sans me laisser le choix, mes yeux se tournent aussitôt vers le ciel, cherchent les nuages, suivent les traînées de condensation des avions.
Comme les morceaux de ouate suspendus dans l’azur, mon regard glisse sur le vent.
Calme et apparente sérénité.
Rouge-queue, chardonneret, mésange… annoncent l’arrivée de l’été malgré le printemps pluvieux.
Dans toute cette gaieté, le silence est tombé. Mon téléphone ne sonnera plus.
Tempête intérieure.
Les branches de peupliers se balancent dangereusement sous l’orage, éclairs et grondements tempêtueux.
Colère, ébullition.
Les masses d’air du cyclone tourbillonnent, se cognent, rebondissent, arrachant toute réflexion sur leur passage.
Tonitruant silence.
Les acouphènes sont apparus après ton départ.
Intenses. Intolérables sons métalliques. Douloureux cliquetis permanents.
Pourtant, le silence est là, il me propulse dans un nouvel emplacement, identique au précédent. Nouvel espace intérieur.
J’ai l’impression de te maintenir en vie par les pensées. J’entends si clairement, les rires et les mots, je te vois comme si tu étais face à moi, me lançant des regards dubitatifs ou surpris.
Pour moi, tu es partout et nulle part à la fois. Sans nul doute, les pensées te maintiennent en vie quelque part. Elles gardent le contact depuis là où tu es. Elles sont si authentiques.
Ne peut-il y avoir quelques vérités dans ces pensées, ces émotions, ces sensations  résonnant si fort dans le silence ?
Elles sont ma vérité émotionnelle loin de tout protocole scientifique quantifiable et vérifiable,
Une fois la douleur envisagée comme une amitié nouvelle, le silence qui reste n’en est pas un, les pensées ne cessent jamais.
Désormais, le temps est compté, une clarté nouvelle de l’esprit s’impose, une nécessité d’écrire.

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