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Biographie
Joseph Louis Hapax, naissance en 1935 à Singleton, mort en 2020 à Singleton, hameau perdu du Cher ( 5 habitants sans compter les bêtes domestiques ). Fils d’ Ono Hapax ( origine inconnue ) et de Mastie Logomenon ( probablement originaire de Grèce)
Le petit Hapax passe une enfance tranquille. Il verra arriver avec le même flegme qui le caractérise, la Seconde Guerre Mondiale, la TV noir et blanc, la fin de la guerre d’Algérie, la guerre du Vietnam, les Beatles, les Rolling Stones, Le Premier Homme A Marcher Sur La Lune, l’arrivée des premiers extraterrestres avec David Vincent, Le Sida, L’ élection de François Mitterrand, La Cohabitation, La naissance du mouvement Me too, La montée de l’extrême-droite en Europe, La Covid 19 , le début de la guerre en Ukraine. Puis il tire sa révérence en 2020. D’après les voisins qui assistèrent à son trépas, il aurait dit à l’encan : j’en ai déjà bien assez vu, bonsoir. Joseph Louis Hapax meurt sans descendance connue à ce jour.
Ce qui l’a rendu célèbre à Singleton et autour de Singleton
Joseph Louis Hapax se rendit célèbre auprès de ses contemporains ( ceux vivant à envrion 50 kilomètres aux alentours de Singleton ) pour avoir découvert des pierres gravées d’étranges dessins. Celles-ci furent achetées par un médecin espagnol, le médecin Javier Cabrera Darquea grand amateur de pétroglyphes, notamment les célèbres et controversées pierres d’Ica au Pérou dont il posséda pas loin de 15000 pièces.
Joseph Louis Hapax fut un ami discret de l’écrivain Louis Ferdinand Céline qui est, lui aussi, un genre d’ apax pour ses contemporains. Ou une épine de rose dans le pied de la littérature. Cependant, aucune pierre gravée de Singleton ne sera retrouvée dans les affaires de l’écrivain. Ce qui signifie qu’il n’était que peu voire pas du tout intéressé par ce plumitif prétendu d’origine antédiluvienne, d’après les théoriciens de la terre plate et creuse.
Héritage
Joseph Louis Hapax a raconté beaucoup de choses sans importance dans un journal intime auquel Louis Ferdinand Céline fera référence de façon voilée. Il est possible que des emprunts de mots tout à fait étonnants, hors des sentiers battus, soient reconnaissables dans l’oeuvre de Céline, mais on ne saurait dire lesquels.
Concernant les pierres gravées de Singleton.
Il n’en est plus fait mention depuis les années 70 sauf de la part de certains créationnistes qui tentent de démontrer à partir de leurs dessins que les humains côtoyaient des dinosaures non aviaires. A part ça, les gens ont bien autre chose à penser qu’a des bizarreries de ce genre, aurait dit en 1971 au bistrot des Trois Faisans, à Singleton, Joseph Louis Hapax;
cet article ne cite pas suffisamment ses sources mais ce n’est pas bien grave car nous ne sommes pas sur Wikipédia.
1.une rencontre
Se tenir devant un pan de réalité bouche bée. Dans une sorte de fascination proche de l’idiotie. Comme lorsque l’on admire un paysage abstrait par exemple. A noter: cette sensation étrange, presque agréable que provoque l’effroi quand on sent que la tête tout entière se vide. Cette sensation de traverser un trou noir, un entonnoir, rapidité de la perception et qui s’accroît à l’inverse de celle de l’instant dont la nature reflue quelques micro secondes avant lui-même de naître à sa conscience, de plus en plus rapidement . Les nuages filent de façon irréelle à toute allure dans le ciel. Ou bien, mais n’est-ce pas la même chose, la première fois que je la vis. Et dont je me souviens parfaitement des années après. Cette sidération s’opère à nouveau comme dans un rêve récurrent. Avec la même perception de la mise en place d’un spectacle, d’une chorégraphie : Le brouillard d’un matin d’avril. Un ciel blanc, une lueur blafarde générale, un silence quasi palpable, humide. Fragrances mêlées de décomposition et d’œufs chauds. Elle vient en premier lieu en traversant l’espace. Une trace de blanc dans l’espace gris. Une traînée captée par une vision périphérique. La tête tourne à cet instant, attirée par ce mouvement furtif. On veut dire que c’est un vêtement, on veut peut-être dire une robe, mais les mots ne dépassent pas une limite invisible en amont des lèvres. La pensée ne veut pas laisser sortir de mot, elle tourne excentrée autour d’un axe tordu s’enivrant de cette impossibilité de dire.
Hors du moment je réinvente. Dans quel but sinon pour céder à la tentation de vouloir le revivre. C’est ainsi que l’obsession se dépose comme un dépôt troublant la raison, la réalité. C’est par la fiction dans le temps que j’emploie à désirer rejoindre une origine qui lorsque je pense enfin m’en approcher s’enfuit systématiquement. C’est par le mensonge que je cherche en vain une vérité, jusqu’à m’épuiser, m’effondrer, m’enfoncer de plus en plus profondément dans le labyrinthe des hypothèses, puis que j’assiste à un effondrement total, celui du monde. Le mien. Il y a un blanc à nouveau qui ne dure que l’espace d’un claquement de doigt, comme sur l’écran d’un cinéma, puis la vie reprend. Est-ce la même vie ? Est-ce encore le même monde ? est-ce encore moi ? Avec la mort des certitudes un doute est né.
Et c’est par ce doute que l’acuité se renforce. Le bruit du loquet métallique sur le poteau de bois. L’ouverture de la barrière. La perception violente d’un jardin que j’ignorai avec ses silhouettes de camélias, sa haie de pommiers, la fragilité tremblante des pétales de roses, le linge qui pend sur la corde et qui s’égoutte. Et ce chant à peine audible provenant de sa silhouette blanche.