Le livre donné par Bertrand. Le livre offert par Mathieu. Le petit carnet rouge.
Ce mélange de vert et de jaune, à dominante de vert, comme le printemps d’avril et pourtant c’était un cadeau d’automne. Un mélange de jaune et de vert où le vert ne venait qu’en écriture et filigrane, comme l’été, et justement un cadeau de début d’été et où le plus marquant parlait d’été à venir. Le petit carnet délibérément rouge, en cela un peu narquois mais pour parler de tout, démarré à l’automne avec l’ambition d’aller d’une saison à l’autre.
Des caractères qui rappelaient l’école primaire avec des pleins et des déliés très marqués, des caractères assez petits, assez ronds qui ne paraissaient pas trop inquiétants à imiter. Alors que des caractères subtils avec des élancées bien mesurées, de quoi nourrir le complexe. Mais le petit carnet rouge était là pour nourrir l’espoir de l’entre-deux, capter les moments de grâce, gracier les moments de doute.
Papier presque trop épais, faisant buvard, à presque s’en moquer. Papier fin et gaufré, à filigranes, à faire soupirer. Petits carrés à petits carreaux, pour rappeler que bien des essais furent permis à l’école, pour rappeler une éphémère royauté. Avant la déchéance.