table des chapitres
1, de l’art de ranger ses livres
2, histoire de mes librairies
3, inventaire de choses perdues
4 le livre dans sa matérialité
5/4 – Cortázar quatre stations
5/4 – Cortázar quatre stations « Disparu du film de cette terre », écrit Michaux (c’est toujours un brouillon)
Il a dit : Prends-le, je te le donne et il a ajouté, Michaux ne l’aimait pas. Il n’aimait pas ce livre écrit dans la mort et la douleur, ou il n’aimait pas celle qui disparaissait consumée dans ses pages ? (M.L., la femme de Michaux était morte brûlée vive) Il ne l’aimait pas, avait dit M. en retroussant ses narines, ce tic qui se manifestait dans ses phases paradoxales ; avec M. on ne savait jamais sur quel pied danser, une phrase pouvait dire exactement l’inverse de ce qu’elle semblait avancer. « C’est nul » avait pu dire M. d’un livre qu’il venait juste de lire et pour lequel il écrirait un de ses plus beaux articles (pudeur ? peur d’écrire un truc « nul » justement à propos de cet « arrangement de mots » qui l’avait dévasté dans le plus beau sens du mot beau ?) M. écrivait des chroniques littéraires dans des journaux, des articles pour envelopper les harengs ou, dans le meilleur des cas, faire partir un feu disait M. ; il avait été éditeur ; il avait même reçu un Goncourt, pas lui, le livre qu’il avait édité, un manuscrit apporté par un prête nom, qui couronnerait deux fois l’auteur : le vrai .
M. se considérait comme « raté pour l’écriture » : Kafka, Michaux, Beckett… après t’es foutu, disait M. Contradictoire. Paradoxal. Affectif, M. l’était. D’un désintérêt et d’une générosité supérieure. À celui qui contemplait un jour son Dubuffet les larmes aux yeux ; (un groupe de vaches je crois, cadeau du peintre, qu’il révérait comme il révérait Michaux ), il avait offert le tableau : J’ai vu tant d’émotion dans son regard – il parlait de l’homme–, j’ai pensé qu’il ne pourrait plus vivre sans elles – il parlait des vaches –, j’ai décroché le tableau et je le lui ai donné… ( les vaches du tableau valaient de l’or, l’homme savait ce qu’il faisait)
Ce jour de presque nuit ; sous l’abribus je m’en souviens il pleuvait. Cette pause imposée dans l’humide du boulevard St Germain ; M. et moi à l’abri de l’arrêt d’un bus que ni lui ni moi n’attendions : Tiens je te le donne, avait dit M., en me tendant l’enveloppe avec le livre, tu ouvriras ça plus tard ; il avait fallu se pousser contre la vitre pour ne pas être éclaboussé par l’auto qui frôlait le trottoir. La nuit tombait ; l’éclairage public tremblotait, les phares sinuaient jaunes et rouges ; la pluie zébrait la rue que les piétons, col relevé ou sous parapluie, parcouraient en tous sens : Range ça dans ton cabas, c’est pour plus tard, m’avait dit M. (comme un goûter qu’on glisse inquiet dans le sac de l’enfant qui s’en va loin pour la première fois ou un billet, pour se rassurer). Ce livre aujourd’hui introuvable ; son exemplaire unique il me l’offrait parce que quelques jours plus tôt je lui avais dit : j’ai lu un truc qui m‘a plu, La nuit remue, c’est de Michaux je crois ( j’ai toujours eu peur de me tromper ). Son cadeau de Michaux, ce livre d’une brûlure, il me le tendait ; la pluie de mars, tapait au-dessus de nos têtes. « C’est pas du meilleur, avait dit M., d’ailleurs Michaux ne l’aimait pas… »
Ce matin je sors le livre. L’enveloppe, quarante ans qu’elle me suit ; quarante que Michaux est mort ; M. est mort aussi. Jaunie et déchirée l’enveloppe de kraft. Blanche. D’origine. Celle de la pluie de l’abribus, dedans : Nous deux encore . « Air du feu tu n’as pas su jouer . Tu as jeté sur ma maison une toile noire. », c’est écrit à la page 9 de ce livre cousu de 23 pages ; papier écru sous le cristal – M couvrait ses livres de papier cristal. Exemplaire 82, sur Velin du Marais Crèvecoeur, édition originale de 1948. Livre limité à 750 exemplaires. La longue dédicace de la main de Michaux, à M., en deux parties, deux fois signée. La page à l’encre noire, d’une écriture de fourmis très régulière, cependant illisible ; les blancs entre les mots : suspensions, respirations, et petits sauts ; phrases qui courent vers le bord droit, s’y collent, comme pour sauter hors de la page. « Exemplaire de M. en hommage imprudent », c’est écrit en toutes lettres de la main de Michaux – et toucher le livre c’est encore un peu sentir sa main – ; la suite de la phrase barrée d’une oblique. « Non, sûr, c’est trop de méfiance envers l’ours notre grand ami et le mien toujours… lutte…tellement… fleurs…» Ces mots en dédicace pour partie indéchiffrables ; il y a même une petite flèche verticale en bas de pages, juste en dessous de la deuxième signature, comme un dessin… (M. avait un dessin de Michaux, il avait été obligé de le vendre un jour de disette.) Le dernier mot c’est : téléphone.
Et il ne l’aimait pas avait dit M., il parlait de ce livre de Michaux dédié à sa femme ( si c’était une appréciation de M. ?). M.L. mourait; Marie Louise mourait brûlée vive (brûlée morte ça existe aussi) et Michaux écrivait : Nous deux encore. Toutes ces cendres éparpillées, combien de brûlées mortes pour une brulée vive ? Combien de livres pour une brûlure. Et de livres brûlés ? Une bûche (une bougie, de l’huile sur le feu, de l’essence un briquet qui…, de l’acide jeté…) et la chemise s’enflamme ; le nylon brûle, il fond ; la chemise se confond avec la peau, elle la dévore. « La brûlure éveille son corps comme un parc abandonné », écrit Michaux ( Pourquoi Michaux ne voulait-il plus voir ce livre ? « Ne m’en parlez plus aurait-il dit » d’après M., s’il fabulait ? ) « On est resté hébété de ce côté-ci. On n’a pas eu le temps de dire au revoir. On n’a pas eu le temps d’une promesse. Elle avait disparu du film de cette terre. » écrit Michaux page 14, puis, page 23 : « me joindre à toi, pauvrement, pauvrement certes, sans moyens mais nous deux encore, nous deux… »
Je range le livre dans l’enveloppe, je glisse l’enveloppe dans le tiroir du haut. Je pense à la pierre du cimetière d’Ars, ses cailloux blancs. Je pense à M. en cendres sous la pierre. J’avais apporté trois brins de muguet, le jardin en était plein. Trois brins de mai en avril. M. était né un premier mai, c’est écrit sur la pierre.
4- le livre dans sa matérialité.
… Un livre d’une livre, et avec ça ? On a de la reluire dorée sur tranche et de la page blanche …
Trouvé dans un trou d’eau – l’Ivre pages collées – phrases en moisissures
Livres de sous-sol, de garage ou de cave; l’essence varie. Et l’odeur suit.
Livre de Grenier au plus près des étoiles : gare au plafond pourri.
Quelle matérialité pour celui « qui se lit tout seul » : on a qu’à l’ouvrir on tire dehors des titres des billets de l’or…
On a pu choisir un livre (ou deux) de sa bibliothèque ; j’ai pris le Verlaine pléiade, un bout de a tranche, est tombé, là où il y a le nom. Posé Verlaine ( le nom) sur la commode faux Empire et le livre sous la pile du lit (aux papiers découpés en marque page comprendre que c’est à Sagesse qu’il usait ses yeux).
Minuit de peu de mots à grands corps ( de lettres) et larges marges, ses noirs et blancs en équilibre ( mais le papier jaunit aussi ), pages qui se regardent autant qu’elles se lisent : L’homme assis dans le couloir pas plus épais qu’une liasse de papiers à cigarettes ou, Premier amour tout en longueur (dans le sac avec les carnets et les brosses) ;
Le Verlaine retrouvé sous la pile entre le Cluedo et le Babar, ce poche de l’époque lycée, le vernis de la couverture rebique aux angles, un peu de sable tombe des pages : annotations au crayon (ce qui a fait appel dans le passé de la lecture) une étoile pour un titre, une ligne sous vers…
Le Babar justement, de trois générations, qui a pris l’odeur du mur, empreintes au sucre, crayonnage couleur.
Un poésie Gallimard et les pages se décollent ( Sylvia Plath peut-être); sa page scotchée à l’envers comme une chanson triste ou marcher sur la tête.
Le Kant « original de 1796, « de chez J.L. Lucet. Du bulletin de littérature des sciences et des arts, rue Montmartre No 94 vis à vis la rue Joseph » (sic) , Observation sur le sentiment Du beau et du sublime, en traduction française; titre or sur rouge et la couverture de veau fauve desquame, ce cadeau de M. gardé dans l’enveloppe de Kraft blanc ; Préparatif de noce à la campagne Collection Blanche, (de M. encore) sa dédicace au crayon de bois, ultime moquerie : à Nathalie Chieuse Holt ; qui te donne un jour son Michaux interdit, un original sur Velin Crève-cœur numéro 83, « pour M. de Michaux », sa très longue dédicace illisible. L’encre et la main de Michaux en pleine page de garde, livre relique parce que tenu/touché par lui ( Michaux)
Le Cindy Shermann des années 1980 offert à N. York par l’homme qui t’emballe une nuit de juillet, ses Polaroïds en journal amoureux maintenus par un trombone entre les pages, celui qui t’offrira le Kertesz de femmes en distorsions; livres ramenés des voyages qui transportent l’odeur fantôme des villes, ça reste dans les pages ( et Restes, un titre?) : une fenêtre sur rue Down Town, (le Shermann avec ses images flottantes sera perdu)
Le journal de Kafka à couverture rouge, traduc. Robert que tu avais acheté en 1978, rouge? (Tu le vois rouge) perdu aussi , c’est celui-là que tu veux ; pas le couverture beige qui s’ouvre au coupe papier, lui tu ne l aimes pas, d’ailleurs tu n’aimes pas découper les pages des livres, longtemps tu as eu un couteau à dents près du lit – cet ami qui te cite Barthes : quand nous mangeons nous déchirons la nourriture,(pages que je déchire en séparant les cahiers: papier trop ancien, impatience), les japonais ils la désignent ( séparer les pages avec des baguettes ?) …
Trace d’Ernst Bloch recouvert de papier cristal pour éviter les traces, le titre qui se devine en transparences : Traces ( la beauté du mot; ce serait ça le titre à garder )le grain rond de la page sous la pulpe du doigt; Noa Noa et sa couverture entoilée de jute pour tenir le leurre du fac-simile ; tes faux livres justement, ce prototype que tu sculptes dans tes cartons de déménagement, tes cartons à livres qui vont devenir des livres de scène : premier grand livre recyclé de ta collection « Urfaustienne », mutique (on peut l’ouvrir à deux ou trois endroits pour faire plus vrai); l’ampoule glissée dans l’épaisseur des fausses pages collées pour éclairer le visage de l’acteur et lire les mots sur ses lèvres … ces livres sans poids tout en carton qui s’empilent dans le camion; le poids des livres qu’on trimballe dans leurs cartons avec la poussière (comme des preuves de vie?). Le livre du film, on l’avait choisi pour sa matérialité : volume, poids, peau…pas pour son titre qui restera invisible, sa surface mâchée; ce livre contre sa mémoire qui s’absente, peau contre peau… la caméra tourne, les mains de ma grand mère écartent le linge, qui enveloppent le livre ( comme un pain pour le conserver ); elle en caresse la surface à peine plus large que ses paumes (mains tavelées – fleurs de cimetière)… et ce livre, le dernier qu’il lisait, une biographie de Rousseau, un poche, mais quelle image sur la couverture effleurée par la mort?
1 de l’art de ranger ses livres | … en rangeant…
« C’est en rangeant ma bibliothèque … » : je lui avais offert ces quelques mots et les suivant en guise d’avant-propos à notre aventure théâtrale ; il aimait beaucoup lire, pas écrire ; j’aimais écrire plutôt que lire. Nous avions pour un temps trouvé l’accord parfait.
« C’est en rangeant ma bibliothèque, avais-je écrit en place de lui, qu’il avait retrouvé ce livre ; l’idée avait jaillit. Ce serait une adaptation de ce petit livre où l’on croisait Melville en panne d’écriture. À cette époque nous rions comme des baleines. Nous nous aimions de petits baisers fous et mangions des œufs à la coque (pas du mouron) ; après l’amour nous nous lisions, l’un après l’autre ,des passages de livres que nous aimions ; nous savions que nous mourrions un jour l’un pour l’autre; ou l’un sans l’autre pour de bon, sans précision de date et d’heure.
C’est moi qui ai fait ses cartons un jour de théâtre en romans, par auteurs en laissant la poussière. Je n’ai pas retrouvé Le monde et le pantalon, il me l’avait perdu.
Hier est arrivé le pire: jour de printemps à couvrir les miroirs : où ai-je bien pu ranger Verlaine, je veux dire cet exemplaire à l’odeur de térébenthine tout taché que tu m’avais offert… et tous ces poèmes appris par cœur tombé dans l’oubli.
Quand tu peignais des pommes je copiais les Ménine ; tes livres s’empilaient à côté des bocaux de couleurs ; tes livres couverts de kraft blanc et le nom sur la tranche de ton écriture de fourmis : piles fantômes dont l’ordre secret t’appartenait.
Tu aimais lire jusque par-dessus moi : tu m’oubliais. J’avoue avoir parfois haï tes livres. Sous ton nez j’ai lu Michaux à te donner des rougeurs, ce Belge dont tu ne voulais entendre ni les mots ni le nom, même en peinture : trop proche jusqu’à la ressemblance physique.
C’est en rangeant ma bibliothèque que j’ai découvert que je n’avançais pas dans la Recherche : je m’y lançais pourtant chaque fois à corps perdu. Et tout recommencer :1,2,3 et retour. Ce n’est jamais du temps perdu m’avais-tu dit avec ce sourire ironique qui donnait l’envie de te taper sur la tête à coups de Michaux.
Proust, il l’avait dans la collection blanche; en poche ; en folio; et les Pléiades tiraient leur fils d’or aux pieds du lit. La Recherche il l’avait lue dans chaque collections, au moins trois fois : Longtemps je me suis trompé de bonheur, il m’avait dit.
Une nuit de querelle j’ai caché Sodome dans la cocotte-minute qui servait pour la toilette; on peut ranger ses livres un peu partout, dormir avec, puis j’ai claqué la porte et marché jusqu’au faubourg St Germain
Avant-hier ta bibliothèque de secours, ces quelques livres saupoudrés de morphine.
J’ai connu des hommes de livres qui pouvaient être ivres comme des cochons, je n’étais pas en reste. Parfois nous jouions nos livres aux dés.
C’est en rangeant ma bibliothèque ce jour de tempête – certains livres se marient avec le tonnerre – que j’ai découvert son absence. Un amant de passage ou son double avait dérobé Les Chants, une édition originale de Maldoror.
C’est en rangeant ma bibliothèque que j’ai retrouvé la mémoire des livres perdus, oubliés, trop aimés, et au passage celle de leurs visages.
Elle avait décidé de ranger ses livres par affinité électives, les affinités faisaient de petites bulles et généraient des moisissures. La chimie est une chose complexe. Elle m’a dit ce jour-là – elle m’avait conviée à prendre ce que je voulais dans sa bibliothèque–, qu’on ne donne pas d’ordre aux livres : Ils se débrouillent bien par eux-mêmes, tout au plus peut-on leur suggérer une place. C’est la méthode Montessori appliqué à la bibliothèques?
Il arrive que les livres s’habituent à la place hasardeuse qu’ils ont reçue alors ils ne veulent plus qu’on les dérange, il savent qu’on va les retrouver même à l’aveugle, comme au cimetière dans les allées les pierres gravées.
Nomenclature rime avec tablature et courbatures.
Quand je range, je suis perdue
« Un soigneux désordre est la vraie méthode » a écrit le marin
Pour ranger ma bibliothèque il a bien fallu que je la dérange. S’est produit un affolement avec feuilletage et boulimie de pages: ranger c’est aussi retrouver, désirer… dévorer
Elle dit qu’elle sait où retrouver ses livres de vue d’aigle, d’odorat. Elle parle d’immanence : j’ai les rayonnages et les livres dans la peau ; au téléphone elle me demande de lui trouver ce livre: il suffit que tu te déplaces un peu à droite et que tu descendes de trois hauteurs, une couverture verte, dans le bas sur la tranche comme un coup de canine : Tu le vois?
C’est en rangeant ma bibliothèque que j’ai été absorbée par son feuilletage et j’ai disparu dans les pages.
2, histoire de mes librairies, décor
(celle de la rue Legendre un « marchand de journaux » : des illustrés, un Caroline, le tout avec des bonbons et des feutres / celle de la ville d’aujourd’hui, du côté de la statue dorée, qui fait presse et papeterie : fiches, à la main au crayon qui se gomme, tenues à la couverture par un trombone : combien-comment elle l’a aimé celui-là; son visage triste qui s’éclaire quand tu lui tends le livre / celles des théâtres, quelques tables, et acheter la pièce que tu viens de découvrir ou une autre de l’auteur(e) en sortant / celles des musées et, malgré les couleurs des reproductions si laides, repartir avec ce catalogue dix fois trop lourd ( ça c’était avant ) / la caisse de livres de l’épicerie des Pyrénées du côté du château de Quéribus / les biographiques, historiques, politiques du présentoir à livre de La maison de La Presse du village où tu t’arrêtes à vélo; et le bouquiniste de la rue d’après qui a tout sauf celui que tu cherches / celle des Abbesses (disparue) dite L’Allemande y acheter un énième exemplaire de Lenz / celle des Abbesses où la patronne est à claquer, où tu ne retourneras jamais sauf urgence vitale /celle d’une île ou tu voudrais trouver ce livre là pour l’offrir et il faut le commander et tu ressors avec un stylo / celle d’une autre île tenue par un allemand brûlé qui parle cinq langues / celle où tu aimais tellement l’écouter, qui t’enveloppait ,et le livre, de sa voix douce / celle où tu vides ton sac par terre en hurlant parce qu’on t’accuse d’un vol que tu n’as pas commis / celle où tu tombes amoureuse juste pour le livre qu’elle a choisi et tu ne la reverras pas / celle de Michel aux livres rares, Michel qui t’offrait des éditions originales ou des introuvables / celle où le libraire parle trop, te colle, t’explique / celle de Marianne et Dominique : parce que c’est là et pas ailleurs que tu dois aller comme ils disent avec leur sérieux à fou rire / les quelques livres dans le hall de l’hôpital en bas avec les revues / celle des films, combien de librairie en scenario; combien de décor avec livres et libraire / celle décrite dans le livre et il te semble que tu y es entrée / celle du rêve et tous les livres fondent, sauf un )
— ils pouvaient le dimanche les emmener déjeuner aux Puces : grenadines à la paille, frites grosses comme des quartiers de pommes ; au dessert la mousse arrivait en soupière… En bout de table s’abstraire dans les pages de l’album acheté au stand d’en face ; dehors les vendeurs tirent des plastiques sur les marchandises, il pleut. Souvent aux Puces le dimanche il pleuvait. Le matin ils arpentaient les stand de rues, et ceux du passage couvert ou tout est chic et cher, pour voir ; la ballade se terminait par le dernier stand de l’allée découverte, face au bistrot, comme un petit garage avec rideau de fer ; plafond et murs de ciment, même le sol sous les tapis, dans le fond une tapisserie bizarre séparait le magasin de la partie « privée », ça sentait la serpillière, la clope, le café brulé – ; Maurice-Boris-Marcel-Igor c’est quoi le nom? L’accent côté Belleville roule les r. cigarette aux lèvres : Anglaise à bout doré ou papier couleur qu’on ne trouvait qu’aux Puces justement. Foire aux livres ! ce devait être écrit sur le carton qui invitait à fouiller dans les caisses : Livres, revues, journaux, ou « Pour enfants » triés mais en vrac dans leur caisse. Les « reliés » se trouvaient vers le fond classés par ordre de grandeur; les présentoirs de métal pouvaient, en marchandant beaucoup, s’acheter aussi ; quelques livres, des éditions rares, s’exposaient en vitrine sous clé, à côté des bijoux…
— avec D. on y allait, cette librairie étroite de nom et de porte; disparue. En me baissant pour regarder les livres mes fesses faisaient paravent à deux courbes pendant que D. piquait un livre : il disait, j’en ai acheté trois, ça équilibre. Même à deux pour regarder les livres on se gênait, pas plus de quatre clients à la fois, je ne crois pas que c’était précisé à l’entrée; nous y étions parfois plus nombreux avec nos cartons à dessin, comme aux fêtes des chambres de service, on s’arrangeait; j’y ai trouvé correspondance et journaux : Delacroix, Vollard, Dubuffet… Et le Bacon/ Sylvester
— sur la place un jour il y aurait ce monstre de résine polyuréthane, créature pleine de facettes, figée bras levé sur son élan. On dirait : Je vais à « celle du Monstre » tu m’y rejoins ? La librairie longtemps qu’elle était là, bien avant le Monstre, bien avant les grands travaux de la ville qui s’était dotée d’un théâtre tout neuf et qui attendait le tramway… Elle avait fait peau neuve la librairie où l’on trouvait « Le Livre », celui qu’il avait fallu chercher longtemps, ou qu’on n’avait pas imaginé, qui vous faisait signe – pour la poésie il fallait monter quelques marches–, ou simplement rêvé ; elle s’était agrandie, elle s’était éclaircie la librairie ; quelque chose d’elle s’était dilué dans la blancheur ; les deux libraires désassortis en tailles et vies, mais tout à fait complémentaires avaient vieilli
— la rue file vers Saint-Sulpice ; vitrine de haute transparence, épurée; deux ou trois livre dont « Enfance » en collection blanche : la fiche posée dessous – comme un petit cartel écrit au crayon à la main : édition originale Numérotée sur vélin d’Arches–, ne mentionne pas le prix. A l’intérieur l’homme en tweed à lunettes, pochette et nœud de couleur – quelque chose d’Olivier dans le Limier de Mankiewicz. Boiseries, échelles de laiton et linéaires de reliures… Au centre une longue table avec lutrin pour présenter les livres dont en ne tourne les pages qu’avec des gants ; le prix se murmure à l’oreille ou pas, c’est à la tête du client qui a fait tinter la porte en entrant. ( me repoussant vers la sortie, il lâche son prix à quatre chiffres… qu’il la garde son originale, j’ai mon exemplaire crayonné, il est allé jusqu’à New-York…)
— à New-York justement j’ai acheté un Rimbaud en anglais, un livre de photo, un … non je ne me souviens pas ; je vois un bateau sous verre, une gravure; des revues et des livres s’empilent; je ne me souviens pas, les rayonnages montent si haut, Je balbutie; je crois qu’on me parle en français : de paris? Oui… Et l’échelle s’amenuise vers le haut.
3 _ inventaire de choses perdues
La baraque de pêche sur pilotis au bout de la jetée du port
avait été là, le dessin du père l’atteste; un grand dessin, aux traits quasi photographiques à la manière américaine – plus Wyeth qu’ Homer–, offert plus tard en cadeau de noces. Il existe une photocopie de ce dessin dans la maison d’été, double apâli par le salpêtre, ersatz fantomatique, elle atteste l’existence du dessin du père, comme celle de la baraque du bout de la jetée. Un dessin peut greffer la tête d’un bouc sur le corps d’une sirène ou faire porter des jambières à une baleine – l’ancien patron du café du port ne se privait pas de tracer des chimères, ses miniatures aux couleurs franches ornaient les murs de la salle, y figuraient des monstres d’inspiration plus ou moins marine que les clients de passage admiraient et que les habitués, à force d’habitude justement, ne regardaient plus ou voyaient doubles les soirs d’hiver. Ce n’était pas le genre du père de fabuler, il aimait représenter des choses réelles (essaye déjà de faire ce que tu vois) et tirait de sa mine de charbon, ou de son pinceau d’aquarelle les choses telles qu’elles lui apparaissaient avec un grand souci documentaire – du moins tentait-il de le faire : esquisser d’abord, ébauches, détails plus moins poussés en prise de notes, puis revenir suivant l’importance du motif, et s’atteler à un dessin qui pouvaient prendre la journée entière. Je l’ai connue la baraque de la jetée du dessin de mon père ; je l’ai oubliée. J’ai, je m’en souviens, clandestinement poussé la porte de planche, la clenche avait rouillé : j’ai pu, me blesser aux tranchant des coquilles que la poussière de vase d’un gris vert très doux tamisait ( panier de fil de fer, bâches à sel, voilures)… là à l’abri du vent, et les ombres du soleil dansant, rêver où jouer à me faire peur; là, embrasser d’autres corps… Les nuits de Quatorze Juillet la baraque s’habillait de lueurs, il semble qu’elle brûlait. A-t-elle disparu dans les flammes, s’est elle dissoute abîmée par le sel? Aujourd’hui plus rien n’arrête le regard tourné vers l’estuaire : un vide creuse l’espace. Je convoque mentalement le dessin. La digue incrustée d’algues et de coquillages, le crépis de ciment, les éboulis de cailloux, la vase piquée de vers à marée basse ne disent plus rien d’elle.
Le nom de la rue de Colombes qui a changé de nom; jusqu’à ses sept ans elle a vécu au premier étage de cet immeuble dans la rue de …
Le percheron au roulement de tambour
Leurs noms de ceux qu’on appelait à cette époque
Lettres d’Amérique de 1922 et les dessins de sa main comme un journal en image de l’enfant qui grandit loin ; les mots ce n’était pas son fort. Elle disait je vais faire avec un dessin. Bandes dessinées en lettres – j’en avais scanné quelques unes. Et tout serait perdu? Ce qu’on a pas su retenir, quand tant s’accumule qui ne dit rien. Traces de sa main arrivées par bateau, missive décalées soustraites au naufrage et tombées au rebut des papiers
Le visage de Laure dans le satin synthétique de la boite à brûler… Laure cadavérique dans la parure, Laure capitonnée (les liens qu’il fallait défaire pour libérer la poupée accrochée à la boite sous la fenêtre de cellophane ); rose factice aux joues. Visage de cire blanche cachet de ton absence: visage sans visage. Dans le présentoir de sapin c’est elle disparue
La route traversière et la ferme tout au bout
Les poèmes appris par cœur Que reste-t-il encore ( que je vous vois encore en robe d’été, que l’étoile à pleuré rose, que si je criais qui m’entendrait dans les ordres des anges, que le lait noir de l’aube et cette tombe où l’on est pas couché, que je possède des morts que je les ai tous abandonnés que cette grande banquise d’ouate, que l’Opaque ) et Phèdre au labyrinthe se serait avec vous retrouvée ou perdue
Le monde et le pantalon et Les chants de Maldoror
Le petit bar du faubourg celui tout en longueur de la rue du Faubourgs St Antoine, la patronne déjà âgée une soixante – parce qu’à vingt cinq tu penses que tu n’en auras jamais quarante – et sa fille, leurs noms fondus au noir ( il saurait lui; seulement il est mort avant hier : défunt, trois semaines déjà, qu’il a cessé d’exister: disparu ) leurs prénoms comme Mauricette ou Simone ou Geneviève; les casses dalle d’ouvrier de onze heure, pâté cornichons… les petits blancs en verre ballon; tout au fond les quatre tables bois sans pied de fonte, et chaises bistrot et banquette de moleskine moutarde où ils jouaient (leurs livres) aux dés. C’est quoi la boutique? Téléphonie? pour le prêt à porter c’était bien trop étroit
L’histoire du chien qu’elle lui avait lue, et qu’elle réclame ce soir – c’est dans la nouvelle maison – on lui cherche le livre, il n’y a pas de livre ; de simples feuilles tapées à la machine, ces quelques feuillets que sa mère lui lisait; cette histoire qu’elle avait écrite rien que pour elle ( les feuilles sont perdues et la mère est partie). Reste, ce dont on se souvient, « l’à peu près » de l’histoire qui ne ressemble que de loin au souvenir qu’elle en a : « l’à peu près « de l’histoire sans les mots. L’histoire, elle veut l’entendre dans exactitude des mots, en toutes phrases ; et la voix qui lisait. Elle boxe le mur; crie, sans larmes ; larmes taries perdues et les mots disparus… ( elle aimait les histoires inventées d’un soir dont les phrases aussitôt énoncées s’effacent ; elle aimaient les histoires dont les mots s’enracinent dans les pages, ceux qu’on peut relire sans cesse… ( mais les feuilles sont perdues)
Porte rouge la seule de cette rue homonyme d’un cinéaste célèbre, devenue grise, y revenir dans l’espace temps d’un rêve et tout a disparu mais rien n’a changé : comme oublier est une autre façon de se souvenir
Le message (sa voix d’un seul souffle enregistrée sur le message d’accueil de la machine « qui répond à votre place » : « vous êtes…merci de… « . Apprendre à enregistrer le message – un jour de pluie a épuisé les jeux. Entendre sa voix (d’alors ) pleine d’aigus ; s’écouter devenu machine : comme une « photographie vocale » de soi ? Sa voix reconnaissable entre toutes ; étrange, étrangère. La boite machine est posée dans le couloir de l’entrée – manteaux, chaussures, présences en effigie, abandonnées jusqu’à demain. Un point orange signale l’activité électrique de la machine; il clignote quand elle enregistre les mots du message ; il clignotera rouge en cas d’appels reçus… Sa voix (d’alors) et le message resteront après son départ. Devenue adulte, elle l’entendra, sa voix d’enfant : longtemps. Un jour la machine sera aphone et sa voix sera perdue; la machine sera remplacée par une autre machine avec une voix de personne ; un autre jour plus tard, il n’y aura plus, ni machine, ni voix, ni personne pour écouter, ni entendre ..)
Retrouver « la mémoire des livres perdus, oubliés, trop aimés, et au passage celle de leurs visages ». Merci Nathalie Holt.
Parvenir à croire que les livres se rangent tout seuls, se perdent et se retrouvent en fonction des amours et des ruptures est assez romanesque. Le rangement style pensée magique « Mary Poppins », joyeux ou furieux selon nos temps dédiés et nos désirs concassés par la vie et l’expérience. Dans votre texte à tiroirs anecdotiques il y a de quoi jubiler en constatant la dédramatisation des vers de Verlaine et la redéécouverte de la méthode Montessori qui suggère tout de même un minimum de repères dans le rangement. C’est la preuve qu’on apprend sans doute à ranger et à disperser nos livres dans l’enfance et l’adolescence amoureuse prolongée qui partage tout en toute allégresse ou désespoir alternatif. Il y a un livre de nouvelles AVERSES, bien en évidence sur ma table de lit -chevet que je ne perds pas de vue , lu avec délice et à relire pour avoir des nouvelles de la pluie… et dont Michaux ou Verlaine ne sauront rien. Ils n’avaient qu’à rester vivants !
Merci beaucoup du passage Marie-Thérèse. Par une journée grise un peu trop de pensée magique et de souvenirs; pas certaine d’être dans la proposition 01 ( mais rien n’est fermé sans doute).
Averses sur votre table de chevet, tellement touchée. Merci!
Merci, Marie-Thérèse, vos commentaires qui désignent de quelques mots l’essence du texte, me confortent dans ce qui m’a fait jubiler à la lecture. Ici « dans votre texte à tiroirs anecdotiques il y a de quoi jubiler ». On se rejoint.
superbe texte. Une écriture vif argent et ces livres qui ne veulent pas qu’on les retrouve.
« quand je range je suis perdue »
Magnifique
Merci Nathalie, belle ouverture du cycle. Plaisir à suivre ce dé – rangement de livres ! Avec son humour et sa profondeur. Petite musique et vitalité.
Le visage des livres
« Un soigneux désordre »
Michaux qui danse dans les coins
Merci
Je retrouve bien ton écriture et j’aime » J’ai connu des hommes de livres… »
Je te laisse disparaître dans les pages mais tes écrits transparaissent.
Merci Nathalie, d’ailleurs, je suis en attente de tes nouvelles que j’ai commandé à mon libraire. J’adore quand j’attend un livre. Je t’en donnerai des nouvelles.
Tout en pointes et en saillies, ça virevolte !
Ugo, Françoise, Nolwenn, Lisa, Clarence, Stéphanie , merci de vos lectures. Alors c’est parti! Belles aventures à vous
Il arrive que les livres s’habituent à la place hasardeuse qu’ils ont reçue alors ils ne veulent plus qu’on les dérange, il savent qu’on va les retrouver même à l’aveugle, comme au cimetière dans les allées les pierres gravées : juste et beau, merci Nathalie.
doublement merci de tes mots Caroline
je me suis demandé (il y a un moment, sur la question d’un ami) le bruit que font, quand ils tombent dans l’oubli, les poèmes ou les feuilles (écrites, froissées, mortes) – j’ai au loin vaguement entendu quelque chose – merci à toi
un bruit pour : tomber dans l’oubli, que ferait les bruiteurs . Merci Piero.
J’adore : « les affinités faisaient de petites bulles et généraient des moisissures. La chimie est une chose complexe. ». Tout un monde derrière cette phrase…
merci Natacha ( ça me fait plaisir de partager ces bulles )
Oui, moi aussi, j’allais rechercher cette trouvaille-là. Elle a déjà été prélevée… 🙂
Nos premiers livres souvent de deuxième main. Parce qu’au début était le Verbe, d’occasion. Merci Nathalie pour ce passage par les puces et les bouquinistes, prolégomènes de nos librairies. Merci aussi Nathalie complice pour les livres volés. Vous faites ressurgir mes souvenirs de la bande d’étudiants que nous étions à Nice pillant les stands du salon du livre. Le chef de la bande était une femme et c’étaient les garçons qui faisaient paravent.
Décors, c’est tout à fait ça. On les voit ces lieux, la vie est là, on suit ce chemin de lieu en lieu, de livre en livre ( les volés, les sous clés, ceux qu’on ne manipule qu’avec es gants, ceux qui voyagent à New-york…). Et cette échelle qui s’amenuise vers le haut.
Un vrai plaisir à te lire.
Vivant, vivantes librairies ! Et cette chute en français…
merci pour le cadeau de cet « c’est en rangeant »
quant aux librairies je crois les avoir toutes connues celles qui introduisent et amènent les décrites
Ugo, Françoise, Stéphanie, Brigitte merci de vos passages et commentaires
(je me souviens aussi de ces frites-là – quartiers de pommes – en revanche la soupière et la mousse non – il y avait cependant des guitares et ça chantait pas mal – il y a cette chanson-là par exemple :
https://www.youtube.com/watch?v=9yVqIk6GAOU
on allait là-bas pour trouver des pulls et des accessoires – les objets les costumes (je me souviens – merci)
Merci Piero pour ce tango à l’heure KO.., la soupière je la vois posée là, mais « là » c’est surement ici ailleurs, mélange de temps ment vrai
Le dessin du père, où vraiment se fait le lien entre l’image (qu’il s’agisse d’un dessin « documentaire » ou d’une photographie) et l’écriture, et comment l’image s’étoffe par les mots.
…la baraque s’habillait de lueurs, on la voit ! Et ces titres d’histoire à venir, possiblement. Bon après-midi
Très ému par la présence fantôme du répondeur téléphonique. Merci Nathalie
(c’est travail en cours ou work in progress hein) (le dessin, « du bout de la jetée du port » : c’est joli) – oui le répondeur – fait penser à la Magnani dans la voix humaine – d’autres choses avec cet instrument désormais passé de mode à l’ancienne – il y avait un nombre de messages quand ça clignotait (mais rouge)
Oui, La voix humaine; Oui rouge certainement Piero, Oui Work in progress donc corriger sans cesse . Merci Piero
Nathalie, merci pour la merveille qui se crée avec chaque mot de ce 3
Merci Brigitte et merci Ugo vraiment touchée ( pas trop contente pourtant et j’ose vous le voler Brigitte : Paumée)
Brigitte Célérier le dit merveilleusement : que de trésors dans votre inventaire du perdu. Merci Nathalie pour chacun de vos mots et pour « père« qui s’ajoute en mot-clés.
Caroline, Stéphanie, Xavier, Brigitte, Ugo Merci de vos passages
La photocopie qui pâlit d’un dessin qui a été offert qui représente une baraque de pêcheur qui n’existe plus, trace de la trace… Tout demande à devenir sujet principal dans cet inventaire, les lettres d’Amérique de celle qui explique avec un dessin, tout si bien dit… Merci, Nathalie. L’histoire du chien, Laure énigmatique… Encore.
Des bribes d’histoires (le 3), des fragments de livres (le 4), des lambeaux. Tout est dit dans le titre et se tient.
Merci beaucoup Stephanie ( le titre bouge encore un peu, ) ça tâtonne
#4 (pourquoi chieuse ?) (en tout cas les mains de ta grand-mère sont là) (tant mieux) (merci à toi)
Merci pour le passage Piero ( chieuse = qui coupe les cheveux de sa propre tête en 4 ++)
« les affinités faisaient de petites bulles et généraient des moisissures. » cette simple phrase m’enchante… reste à savoir pourquoi… Mais on n’est pas à une affirmation près lorsqu’il s’agit de donner des nouvelles de nos bibliothèques, sorte de « club » pour lecteurs et lectrices intemporels qui sent parfois le renfermé. Les nouveaux mots sont les fenêtres qu’on ouvre pour aérer. Non ?
Aérer oui sûrement ( merci Marie Thérèse d’avoir retenu cette cette venue par le chemin « de laisser venir et voir « ; cette phrase me donne envie d’aller quelque part mais où ? )
Merci Nathalie pour ce brouillon magnifique entre 5 et 4. Que d’émotions profondes. Merci pour Michaux. Merci pour La nuit remue. Merci pour Nous deux encore.
Merci pour la lecture Ugo
# 5 – 40 ans plus tard l’histoire de la brûlure, de la femme brûlée, reste la même, et le livre signé de sa main
très fort cette évocation en quelques tableaux, cette fois de ta main…
Je suis passée par là et j’aime toujours autant l’art de ranger ses livres.
Et puis je lis Averses en ce moment, c’est beau, je reviendrai vers toi quand ce sera fini. A bientôt.
#5 si bien menée. J’aime ce jeu de reflets qui n’en finissent pas (j’aimerais qu’ils n’en finissent pas… tu continues, n’est-ce pas ? Ou bien tu sais où t’arrêter, justement, la belle maîtrise de tes nouvelles…)
Françoise, Clarence, Emmanuelle Merci pour vos lectures ( et les nouvelles très touchée)
Je commence par la 5, je lirai les marches d’approche, mais ce soir je reste sur la forte impression de ce très beau texte, sa matérialité, les personnages qu’il fait revivre, et l’ambiance, et la profondeur des mots.
Merci Laure (beaucoup) de tes mots