Click en noir et blanc click aux souvenirs de guerre
8 juin 1972 Vietnam Trảng Bàng à proximité de la route n°1
4 bombes orange
6 soldats tranquilles en arrière-plan autour 5 enfants hurlants dont 1 petite fille les bras ouverts vers l’impossible consolation 1 frère pour sa sœur la bouche grande
Fuir
la bavure la zone à bombardement immédiate la pagode sanctuaire
courir vite dit une mère
une gelée maudite s’enflamme en explosant la dégustation aux civils contre douleur et chaleur en mouvement automatique face menaces
la petite fille nue sur la photo pointe en détresse et de déverser sur les corps en flamme
détruire
Fuir l’indicible marque sur les bras courir plus encore échapper
Fuir la petite fille en guerre chosifié
un cœur d’enfant insouciant face erreur trajectoire colle à la peau brûle brûle et de déformer la bouche
détruire
fuir les bras les jambes désordonnées en course faible face essence gélatine
un symbole repris contre
un symbole repris pour
le corps feu vivant l’œil derrière la photo et dix-sept bistouris
fuir un nuage fuir les degrés il pleut des croix celsius sur les corps soubresaut volatile d’âme en marge ça suffoque sous température
détruire
fuir l’explosion fuir les bombes et périr ou
courir l’odeur
les jambes propulsent d’espérer ne plus les cloques sur peau effraient nos yeux sur canapé douillet nos yeux pas encore nés tétanisés de la fuite qui ne suffit pas pour décrire le choc
fuir par conservation par instinct derrière les armes casquées au calme au pas au commandement
les oiseaux fers ne voient pas de leurs poumons les enfants qui fuient à perte et diront pardon
les arbres calcinent les os un mix de cendres gluantes
loque de peau lambeau de peau
Fuir l’image d’un cri
l’horizon vers un sauveur absent
une fillette nue
une fillette nue les bras en croix
un sacre du feu sanglotant à effet immédiat
la peau en lanières non comestibles
Fuir un corps fuir sa peau
Fuir la dévoration
sur la route trois anges gardien en reportage par touches sauvent
la chance du visage indemne dit une petite fille devenue
l’enfance désolée en trucage dit un président au secret
les cicatrices souffrent dit une petite fille devenue
Fuir un pays l’idole mal famée l’idole prosélytisme fuir la surveillance et choisir le passeport réfugié
des voix résonnent sourdes mettent en scène l’enfant nue sur la photo tachent les rétines des biens nés confort sous abri longtemps encore fuir et dire
le passé court sans tutelle et de dire à restaurer jusqu’à user les frontières de la langue rôti
Fuir et dévorer s’appliquer à rendre compte et pardon aux inconscients guerriers ça festoie dans les chairs se consument de l’absence remords
Fuir la douceur du coton enchevêtré dans les plis calcinés détruits
plus que des oiseaux et des fleurs dit le photographe