Il ne marche pas, il ânonne ses pas, hésitant sur ses jambes comme sur des mots ou des syllabes trop fragiles désormais, incapables à présent de le supporter. Lente progression sans intonation expressive, privée de sens tant le moindre mouvement engloutit une durée sans fin, un insupportable et cruel temps long. Seuls les bras indiquent comme une direction. Tendus, vers le bas, devant lui qui ne regarde rien. Il n’avance pas. Seule l’étreinte de ses mains sur le déambulateur lui donne confiance. Il garde encore un peu de force en lui. Peut être, encore une fois, parvenir à soulever le cadre de marche ? Une fois, rien qu’une fois, encore.
ânonner ses pas quelle belle image. Marche et langage imbriqués. La trace de nos pas comme phrases à lire… Dans les oiseaux de Vesaas les traces des pattes de la bécasse dans la glaise, Mattis un cœur simple les reçoit comme autant de messages… Et c’est vrai que les mains aussi nous servent à marcher . Merci Ugo
Merci Nathalie de vos mots. Merci aussi pour Tarjei Vesaas dont je ne savais rien. Merci.
(et je connais, je sais cette marche, l’ayant vue, prise en plein cœur aussi, merci Ugo pour ce texte)
(je préférerai ne pas) (j’ai pensé aussi à mon souffle – et au sien) avançons, tu veux bien… (merci à toi)
Toujours autant de force dans vos quelques mots, une force qui traduit une fragilité dans celui qui marche, merci Ugo pour cette image.
Et le titre absolument cruel et génial !
et je redoute sa venue de cette nouvelle marche quand canne ne suffira plus(et mon escalier échelle. avec le déambulateur, et ce sera la fin de l’indépendance… enn attendant rgard fraternel sir elle ou lui.. que l’in retruve si bienici
Merci Christine, Piero, Clarence, Brigitte de vos passages, de vos mots et de vos textes. Merci.
Très expressive cette marche empêchée, on sent la tension, on aurait aimé qu’elle dure plus longtemps.