Elle est
méconnaissable,
inaudible,
incompréhensible,
inappréhendable,
passée sous silence,
silencieuse,
sans voix,
sans voie,
inapparente,
sous-entendue,
sous-tenseuse,
contenue,
discrète,
cachée,
recelée,
non-parlée,
non-dite,
sensible,
inspirante,
inaperçue,
passée inaperçue,
vivante,
fuyante,
farouche,
prétendue,
supposée,
inventée,
ancestrale,
synthétique,
approximative,
approchante,
approchable,
expérimentale,
spéculative,
fictive,
enfantine,
infantile,
sourde,
basse,
profonde,
imperceptible,
introuvable,
étrangère,
sans parole,
muette,
engorgée,
fredonnante,
monotone,
inenvisageable,
impossible,
indistincte…
pseudo-qualificative liste établie à partir des notes pour le chantier #voix en cours et sur le modèle des œuvres proposées par l’artiste conceptuel Robert Barry au début des années 70
Avec troisième rafale d’écriture autour de, sur, dans la voix en tant que telle (et son double), je me demande si ce travail, sans jamais s’appuyer sur aucune personne en particulier, aucune voix intime (mais elles sont toutes là, bien sûr, discrètes) — bref ! je pensais à quelque chose comme « la voix ou l’impossible vocalité ». — Et merci pour Robert Barry
Voix impossible oui, Will, c’est tout l’enjeu. Ces trois rafales, comme tu dis, proviennent d’une seule question : quelle serait la / que serait une voix (non d’un avion au ciel, qui n’intervient là que par ricochets, mais) de l’organe sexuel et (question gigogne) pourquoi (vouloir que cela ait) une voix ?
j’ai lu chacun des qualificatifs pour tenter de retrouver un son, une vibration… et elles y sont toutes…
merci pour cet élan
Merci beaucoup Françoise — pour la lecture, et pour l’idée de l’élan ! La relecture de cette liste-litanie de constitution systématique (un recueil d’adjectifs) me fait en effet sentir combien les qualificatifs s’y annulent les uns les autres dans leur tentative, commune ou concurrentielle (on dirait des spermatozoïdes ?), de rejoindre et/ou toucher quelque chose… d’autre ? — ce que je veux dire, c’est que cette entreprise pseudo-qualificative (cet élan) tourne en fait autour de quelque chose qu’il ne s’agit pas de qualifier, mais juste de… — ce que je voulais dire, c’est qu’à travers cette tentative un peu machinale de qualification, c’est quelque chose d’autre qui se passe (qui passe et se renvoie entre les syllabes des adjectifs empilés qui s’enchaînent un peu comme dans une métamorphose / pour une mue ?… comme s’il ne s’agissait pas tant de qualifier que de…
j’ai trouvé cette liste… amoureuse…. celle d’un amoureux…
ce doit être ça…
La découverte de la pluralité des manières de « répondre » à la consigne est très enthousiasmante, stimulante, libératrice. Merci pour la singularité de la vôtre.
Merci Renée. Contourner, détourner… Répondre « pour jouer ». Répondre « à côté », pour les questions que cela pose, et que tout reste à faire