Le ventre nacré de la truite fariot qui frémit sous les doigts de mon père.
Les moirures des ailes de papillon, leurs ocelles.
Les illustrations au pastel brumeux des Contes chinois des éditions Gründ. Une montagne, une pivoine palpitent.
La première fois qu’on distingue la structure d’un flocon de neige. C’est de la géométrie.
Le brasier lumineux qui s’empare des carreaux orangés de la porte de la cuisine comme une venue au monde.
Les bans de coquillages échoués sur les plages de Bretagne. Accumulation du petit.
Les premières lettres qu’on déchiffre sur les affiches publicitaires. La structure en pyramide barrée du A majuscule.
Le prodige de l’arc en ciel qui s’élance. Matériel, immatériel.
Les mots de Jean Tardieu qui roulent dans la bouche à la maternelle : Comment ça va sur la terre ?
Les mots d’Hugo et Rimbaud en primaire qui projettent hors corps. Les mots sont matière.
La magie du torrent où nous construisons des barrages chaque semaine, mains gelées.
Les étoiles de mer collées au mur de clôture en Vendée. Jeu entre l’animé, l’inanimé.
La collection de pierres qui scintille dans sa boîte de plastique transparente. Elles reposent une à une sur leur lit de coton.
L’habit de majorette rouge et blanc, le bâton qui attend et dont je ne saurai jamais me servir.
« … Les mots sont matière. » moirures,ocelles, flocon, torrent, clôture, bâton… et cette première lettre en majuscule . Merci Stéphanie
Les mots chavirent. Bonne journée Nathalie !
je retiens dans ce monde l’émerveillement de la découverte des lettres, de leur agencement et de la lecture
une histoire de mots bien sûr
merci Stéphanie pour cette rencontre
Oui, c’est un peu le déchiffrement du monde. J’aime beaucoup ces traits de blanc qui traversent vos images de mer, une mer englobante. Bonne journée Françoise !
je bis le commentaire de Nathalie qui dit, en mieux sans doute, ce que je ressentais
Merci de votre lecture Brigitte !