Enfance 3 Perdue
Perdue. Perdue pourquoi. Ou est-ce l’absence ? La disparition qui la perd. La fuite progressive. Elle, c’est une fuite. Parce que fuir c’est se perdre. Fuyant, désapprenant ce qui a été appris, balayant tout sur son passage : une certaine idée du néant. Perdue ou rebelle ? Refusant, réfutant, tête obtue de bête perdue. Niant les fondations pour trouver ses essentiels. Perdue la langue, peut-être coupée. Muette d’avant mue. Comme plus tard, j’y pense et ce film, Lost in translation. Une histoire de langage, de parole tue, de langue étrange, d’incompréhension. Voilà surtout ce qui perd, n’être pas compris. Grandir c’est se hisser et c’est aussi fuir mais vers l’avant, vers un ailleurs de reconstruction pour mieux comprendre et savoir. Pour mieux se comprendre. Je sais que la nuit aide à la fuite, les ombres perdues elles aussi, les flottements d’individus, les houles de lumière, les brisures recomposées dans le noir. Des bribes faire un tout, par la même occasion, faire un toit peut-être, faire une définition de soi-même, en tout cas s’y efforcer. Ce qu’on récolte sous les pas quand on fuit, c’est toujours plus de matière, plus de sens, plus de force. Une fille, c’est de la force en barre, je me dis aujourd’hui. Je la considère avec plus de respect qu’elle n’en a jamais eu pour moi. Mais c’est bien normal, la jeunesse n’a rien à faire de sa vieillesse à venir, n’est-ce pas ? Elle hausserait les épaules et me fuirait. A la trace, je la suis, je la soutiens et je lui soutire à peu de sa force et de son énergie pour corriger l’ossature, pour me redresser. Son souffle, le mien, c’est kiff mais nos corps ?
« A la trace, je la suis, je la soutiens et je lui soutire à peu de sa force et de son énergie pour corriger l’ossature, pour me redresser. Son souffle, le mien, c’est kiff mais nos corps ? »
comme on se retrouve dans vos mots si justes
un texte qui emporte
merci
Merci à vous, touchée en retour.
retrouver ta poésie avec bonheur
tenter de comprendre entre fuites et absences
salut à toi, Perle…
Merci Françoise, heureuse de trouver du temps et me retrouver en terre d’enfance, et dans le groupe. D’une pierre deux-trois coups !