Retenir sa respiration, à cause de la naphtaline…sorte de plongée en apnée dans les profondeurs du corps invisible… la main tâtonne religieusement …Comment est-ce possible que cela sente si mauvais au milieu de tissus si doux ? L’acre odeur de l’interdit…Pourquoi ses vêtements de tous les jours, ceux de l’armoire toujours ouverte, paraissent-ils si ternes à côté de cet étalage intime et chatoyant, celui de la commode à dessous fermée par la petite clé cachée dans la table de nuit ? La main passe et repasse…creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle place, les refrains enfantins viennent se fondre dans les lingeries érotiques, on ne sait pas ce que l’enfant put alors s’imaginer… La naphtaline était-elle là pour faire barrage aux mites ou aux fantasmes honteusement pliés dans la commode ?
Quelle belle évocation ce tiroir à l’odeur de naphtaline rempli de dessous érotiques ! Etonnant et drôle aussi avec le laboureur et ses enfants qui fait irruption et ces notations épatantes : profondeurs du corps invisible, l’acre odeur de l’interdit, étalage intime, clé cachée, la main passe et repasse, fantasmes honteusement pliés dans la commode. J’aime beaucoup.
Merci Françoise pour ce touchant mot
« … les profondeurs du corps invisible « … cette image est si juste . J’ai senti la douceur des étoffes aux parfums contrariés (ces boules de naphtaline qui étaient aussi de dangereux bonbon)
Ah oui c’est vrai (pour les dangereux bonbons) ! Merci Nathalie pour ta lecture…
La naphtaline, une référence odorante inoubliable couplée aux fantasmes érotiques, drôle et original », merci
Merci Raymonde!
beau texte, merci de faire remonter la naphtaline, entêtante !
Merci, Gracia, pour ta lecture