La mer est loin et lui échappe à chaque fois qu’elle arrive. Aujourd’hui elle y baignera son corps entièrement. De point d’eau en point d’eau, elle s’avance sur la plage, approchant la mer. Elle s’arrête pour y barboter. Chaque point d’eau est la promesse d’une plongée à venir. On y trouve tout ce qui peut ravir et en même temps ces bains font pâle figure face à ce qui l’attend au loin. Le sable est de plus en plus mouillé sous ses pas et l’excitation s’empare d’elle. Elle y est presque. Il y a cette gentille dame qui vient près d’elle, la voix douce et sentant la crème solaire. Serait-elle perdue ? Non, perdue elle ne l’est pas. Elle cherche juste la mer qui dérobe encore une fois, bien trop vite pour elle. Et le soleil commence à se coucher alors qu’elle entend son nom d’une voix familière et en même temps étrange. Elle n’a jamais entendu cette variation très particulière de cette voix qui l’appelle. Alors là elle le sent, ce sentiment de sa perte sur la plage.
Être perdue, une question de point de vue c’est vrai. J’aime beaucoup ce contraste, la joie tranquille, l’exploration de l’enfant et juste la variation de la voix qui exprime l’inquiétude et la perte.