## été 2023 # 09 | l’île.

Une île, la vieillesse, entourée par la mort, lu quelque part, sur une île justement, dans le moment présent, au bout d’une île, un patelin au nom imprononçable, et ce long tunnel pour y parvenir, sous la montagne, un tunnel très étroit et sans éclairage, comment font les camions, les bus, pour y passer… on ne sait pas, d’où le prix exorbitant des tomates, du steak frite, la sauvagerie indemne du paysage. Isola, autre appellation, pas une plainte, pas un événement fortuit, l’île traverse depuis toujours la brume, quelque soit le temps, l’époque, les circonstances heureuses, malheureuses, elle ressurgit, havre de paix ou fatalité qu’importe. Des îles que l’on s’invente quand il n’y a pas d’eau, pas d’océan, de mer. La nécessité de l’île. Peut-être comme la nécessité du personnage pour traverser l’espace d’une vie, d’un livre. Une mise en doute d’un « je » qu’à présent on redoute. La redoute, un isolement aussi, comme la réserve, le trou dans lequel on se réfugie, le sommet d’un arbre où l’on grimpe pour voir sans être vu. L’île véritable ou abstraite se rejoignent  dans le mot « il » où réside encore toute l’étrangeté d’un son que l’on ne cherche plus à comprendre au terme d’un cheminement empirique, de la faillite d’une pensée. On prononce alors le mot à voix basse, on s’accorde à la tonalité des cigales, aux parfums des bougainvilliers, à la saveur suave des grenades, à la basse entêtante du ressac… 

A propos de Patrick B.

https://ledibbouk.wordpress.com/

Un commentaire à propos de “## été 2023 # 09 | l’île.”

  1. drôle de petit voyage vers l’assoupissement, le mutisme et l’inutilité de la parole