#été 2023 #7 / au cube

André Barrière n’a pas vu son pénis depuis fort longtemps. Cet homme-là est dimensionné au cube. Il mesure 1,57 mètre et pèse cent dix kilos. Autant dire que le tour de taille est surdimensionné. André Barrière pèse lourd sur la balance. C’est qu’il est gourmand. Sa femme lui confectionne de bons petits plats roboratifs qui lui tiennent au corps. Son corps trop gras ne le dérange pas. Il arrive à se mouvoir, bon an mal an. Il a juste la gêne de ne pas pouvoir mettre ses chaussettes correctement le matin et de lacer ses chaussures en toute autonomie. C’est sa femme qui l’aide dans ces tâches. Enfin quand j’écris que son corps trop gras ne le dérange pas, ce n’est pas tout à fait vrai. Il a des problèmes de santé. Il fait de l’hypertension et il est censé faire un régime sans sel. Impossible à tenir pour cet homme qui aime tout ce qui est gras, les plats en sauce de bonne famille comme les bœufs bourguignons et les blanquettes. Il doit faire attention à son cœur aussi. Il est vite essoufflé. C’est pour ceci qu’il ne se sépare jamais de son crossover dans Saint-Marcou. Il ne marche que très rarement, excepté quand il va à la chasse. Enfin maintenant il participe surtout à des battues, histoire de ne pas trop se fouler pour jouer au ball-trap. André Barrière s’habille en 5XL. Il aimerait pouvoir dissimuler son corps et son ventre, mais sa gourmandise l’oblige à s’arrondir. Il n’a jamais cherché à séduire. C’est sa gouaille qui le distingue du commun des mortels. C’est sa voix de stentor qui le distingue des autres. C’est ainsi qu’il se fait remarquer. C’est à ça qu’on le reconnait avant même qu’il entre dans une assemblée : sa gouaille et sa voix de stentor. Il dissimule sa calvitie sous une casquette de grand-père qu’il ne quitte jamais. C’est sa deuxième marque de fabrique, c’est à ça aussi qu’on le reconnaît.

A propos de Elise Dellas

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