Comme je l’ai dit, un ami vous parle d’un ami, il le nomme ou pas, un ami homme ou une amie, qui vous dit quelque chose, pas en paroles mais ça vous parle. Ça résonne, en somme. Et puis ça retombe dans l’oubli. Je dois donc remonter le fil qui relie l’homme tout juste arrivé dans la maison tout au bout de la ville, cet homme qui vient de loin, à une série de coïncidences, une chaîne de rencontres fortuites, qui me permet aujourd’hui de faire le récit de son arrivée dans la maison tout au bout de la ville, le récit d’un souvenir, en réalité, le souvenir d’un extrait de film, très sombre, disons en clair-obscur. Voilà, peu importe l’homme. Ce qui reste en mémoire, c’est le cadre plus clair de la fenêtre qui se découpe dans ce clair-obscur où une ombre se déplace. Un souvenir de film projeté dans une maison sur un drap blanc tendu sur un mur. Et l’accompagnant, une voix de femme près de moi qui me parle de lui, que je ne connaît pas.