La solitude, voilà ce qu’elle ressent à ce moment-là au creux des plis de son corps. Un être solitaire, c’est ce qu’elle pense être devenue. Chez elle ou ailleurs, surtout à l’intérieur d’elle-même, elle l’emporte partout ce sentiment, il l’habite au quotidien, voyage avec elle. Aujourd’hui, le regard tendu vers l’horizon, elle en perçoit tout le poids. Et pendant ce temps, les pages d’écriture s’entassent sur un bureau de fortune ou une table de cuisine en Formica, une banquette posée dans le coin d’une pièce commune. Superposées les unes au-dessus des autres, les feuilles stagnent et attendent qu’une autre vienne recouvrir la dernière dans un geste harmonieux d’une solitude palpable. Peu importe le lieu où elle écrit, ici, Paris, New York, l’important reste l’ouverture, la perspective de vue au travers d’une fenêtre, ce point de jonction par lequel le regard s’échappe vers un espace inconnu, une rue, un parc, la mer et offre les bribes d’un commencement, elle ouvre vers l’extérieur et comble la double solitude que représentent la mise à distance du dehors et l’addiction de l’écriture. Peu importe le lieu, les habitudes restent, tenaces, accrochées aux corps écrivant. A portée de main, sur la gauche, un carnet, à droite un stylo et devant l’écran, parfois une feuille blanche, noircie ou raturée, dessinée. Peu importe le lieu, la solitude est là, présente, palpable sous les mots, enfouit dans le regard, absente du texte à écrire.
« la solitude absente du texte à écrire »… oui !
hâte de lire ta « scène originelle », courage pour trouver le temps !!
merci à toi pour ta lecture. ça fait chaud au coeur ! la suite arrive …
De cette imbrication du lieu et de l’écriture, de la solitude et du plein des mots… l’essentiel dans cette ouverture vers l’extérieur et le silence de l’intérieur
je vois le narrateur auteur en train d’écrire sur n’importe quelle table devant n’importe quelle fenêtre ici ou ailleurs…
oui Françoise, ici ou ailleurs… merci pour ta lecture et retour