504 familiale à sept places avec trois rangées de sièges. Le rang intermédiaire se rabattait pour l’accès à l’arrière, la dernière banquette pouvait se rabattre pour augmenter le volume du coffre. Pour nos départs en vacances, hors de question de rabattre. On avait besoin des 5 sièges pour asseoir les 5 enfants. Et pour caser toutes les valises mon père ajoutait une galerie sur le toit. C’est vrai que très vite les suspensions avouaient leur incompétence devant la surcharge au point de faire dresser le nez de la voiture comme un hors-bord, mais qu’importe, de routes en autoroutes on filait voir ma grand mère.
Bien sûr, on emmenait notre chat « Gnagna », roux et blanc, plutôt sympa et calme, mais malade en voiture. Il n’était pas enfermé dans une caisse, il évoluait dans tous l’espace arrière de la 504 familiale, il se promenait agile, d’une épaule et d’un genou à l’autre. Nous les enfants, nous étions ravis, de l’avoir près de nous (sur nous) jusqu’au moment où il hoquetait en émettant des petits sons gutturaux, signe que les vomissements et la diarrhée se préparaient alors on poussait des cris de panique, on se le repassait de mains en mains, on le remontait vers les sièges avant, jusqu’à maman qui le tenait à bout de bras pour l’écarter le plus possible mais cela ne suffisait pas, tout à coup il se soulageait d’un filet de pisse qui se transformait en des selles molles ou liquides et ça puait, ça puait. Le beau kilt de maman devenait une litière en pure laine vierge, ma petite soeur pleurait, mes frères hurlaient de dégoût, mon père fulminait, ma mère priait instamment de stopper la voiture.
504 familiale, blanc-beige, « plutôt écru » rétorqué-je, maman disait « pardon, cette couleur c’est coquille d’oeuf », mon frère ainé défendait « blanc cassé », ma petite soeur préférait « caramel clair comme Bouba » (son ourson facétieux), mon frère cadet avançait distraitement «d’après moi c’est blanc crémeux», mon frère benjamin au tempérament narquois lançait : « mais voyons cette couleur c’est jaunâtre » et mon père tranchait: « elle est ivoire ! » .
Ouiiii la 504 avec les places toutes petites dans le coffre ! Le voisin emmenait tous les gamins du pâté de maison au collège là-dedans quand j’étais petite. Derrière on avait les genoux tout repliés et le cartable énorme sur lequel on posait la tête pour dormir encore un peu… Pas de chat, mais une tenace odeur de poisson liée à au travail de ce fameux voisin…
Merci pour les souvenirs qui font ressortir les souvenirs
le cartable énorme sur lequel on posait la tête pour dormir encore un peu, « super image » merci Juliette pour ta lecture et ton souvenir.
(c’est probablement générationnel) c’était une 404, on disait station wagon – pas break – il n’y avait pas troisième rang ni de chat mais le coffre servait de dortoir pour l’un des 4 enfants -départ Amiens début juillet vers 6 heures du matin, fenêtres ouvertes – Dieulefit et Forcalquier quand tombe le soir – arrivée La Croix Valmer vers dix ou onze heures épuisés… merci à toi…
Je suis allée voir l’image de la 404 en fait je la connaissais. En revanche je ne savais pas qu’on l’appelait station wagon et pas break. Je suis impressionnée par ce nombre de km qu’on faisait à l’époque un copain me racontait leur périple jusqu’au fin fond de la Bretagne des 12h d’affilé… MERCI Piero pour ta lecture et ton souvenir