Sous voiles, cela n’arrivait que sous voiles — Lui qui savait tout ce qu’il faut savoir de la vie — Savoir ce qu’il faut pour ne pas mourir — en mer — à terre — en temps de paix — en temps de guerre — Moi qui ne savait rien et qu’il autorisait à monter à bord — Le piètre équipier que je suis resté n’a jamais affaibli le plaisir patient qu’il prenait à m’initier à ses mondes — à me dire toujours les mots qui disent — des décisions à prendre, des ordres à suivre, des gestes à faire entre des silences rapides — Plus loin, plus tard, au large, l’allure établie, nous parlions alors — entre des silences lents — avec les mots qui savent taire — dans des silences qui agissent entre eux — Le vent, le vent seul, fait bruire nos silences — nos silences qui se parlent — sous voiles, sous voiles seulement
Il y a sans doute un lien dans tout cela, entre ce qui précède, ce qui suit, ce qui viendra. Seule une vaine scène analytique pourrait y retrouver ses petits. Comme le vent qui adonne ou refuse, je préfère, moi, le refusement.
On a envie d’embarquer, une fois au large ce serait le temps de dire les voyages…
ai connu son fr!re (oh non plutôt son petit fils ou petit neveu si on en reste à l’âge… même y compris pour la conversation au l
zut… (pardon) au large, une fois le bateau bien calé sur sa route dans le vent
Se laisser embarquer sous le vent qui rend silencieux à force d’impuissance à rajouter du bruit et des raisons expliquables pour naviguer à l’estime et puis, ouvrir les vannes, comme les veines. Echanger les sangs et le sens fouettés par l’air vif. Un compagnonnage savoureux et heureux, on le suppose,dans l’aventure de la rencontre en mer.
Merci Isabelle, merci Brigitte, merci Marie-Thérèse. Embarquement, oui. En mémoire. Pour apprendre des silences et leurs dialogues. Merci d’être monter à bord.