Me voici retenue. Le terme du séjour recule. Rien de violent. Si je suis obligée c’est au sens premier de ce verbe. Liée par quelque don, quelque faveur. Chacun des anciens rencontrés m’offre qui un repas, qui un lit pour la nuit. Comme avant. Comme au temps du groupe. Le terme je l’ai dit recule tandis que je sens s’aggraver et s’enrichir le sens de mon voyage. Une voix me dit que je comprendrai, plus tard, ce qui me conduit. Chaque soir à l’hôtel je repense à la ville, pareille et autre comme eux, comme moi. Je revois les portes de la journée s’ouvrir sur des visages souriants qui me cherchent comme je les cherche. Certains m’embrassent, d’autres s’effacent vite pour me laisser entrer dans leur maison d’adulte. Depuis deux jours en relisant mes notes, je sais que j’en aurai vite fini avec cette série d’articles, je sens qu’un livre se profile qui m’aidera peut-être à dire ce qui se jouait dans nos cœurs au temps des réunions quotidiennes au local. Aller aux ombres. Dire de nous ce que ne disent pas les photos surexposées de l’époque. Non pour cracher ou pour diminuer nos actes. Pour raconter autrement cette histoire.
oui, et d’ailleurs, sur les photos, les visages ont tendance à s’effacer – et le décor jaunit – et puis plus rien – garder les mots, oui et les agencer autrement (merci)
Merci pour cette lecture et cette connivence.