Démolitions, constructions, rénovations. Pour elle, les Grands Travaux avaient l’image de sa rue défoncée. L’asphalte rentrait dans sa ville. Finis les pavés plats ou rebondis, fini le macadam des allées, fini le béton des voies secondaires… Tout a volé en éclats, tout a été lissé, nivelé, uniformisé dans un fracas épouvantable. Une poignée de sable, une de gravillons, une de calcaire, mélanger, lier le tout avec du bitume et la préparation – l’asphalte – est prête à consommer. Les boulevards et les avenues s’en sont d’abord emparés goulument. Il a fallu attendre pour que les rues aient leur part. Sa rue à elle, la sienne dont elle connaissait chacun des pavés, chacune de ses défaillances, chacun de ses traquenards, sa rue a été une des dernières à être rénovée. Elle était pourtant fatiguée depuis longtemps de porter ces vieux pavés qui se déchaussaient tout le temps. Mais lui disait-on c’est ce qui faisait son charme. Elle a donc perdu son charme pour une jeunesse factice. Depuis elle a droit à un lifting tous les dix, quinze ans. Elle a entendu dire que dans la vieille ville on remettait des pavés pour redonner du charme à toutes ces rues étroites rendues aux piétons
Absurdité de l’urbanisme !
Triste.
Merci Claudine !
allers et retours insensés… mais il y en a pourtant qui sont payés pour réfléchir à tout ça
merci Claudine pour cette histoire qui coule avec beaucoup de simplicité et de vérité