217 fragments beaucoup trop, il faut s’appeler Éric Pessan pour l’avoir fait. Il lui a fallu tenir la plume et il a réussi à me tenir en haleine au fil des pages produites.
Pour moi, 32 fragments ou seulement 32 phrases pour essayer de comprendre pourquoi m’être lancée dans cette aventure. Toute petite devant tout ce que je lis au fil des semaines ou écoute les jours de zoom. Je suis en direct, je m’en délecte et me fais encore plus petite, parfois cachée derrière la photo du club des Cinq. Quel bonheur de vous lire ou vous entendre toutes et tous. Je crois que cela me fait grandir un petit peu à chaque fois, mais tant de chemin à parcourir pour ne vous arriver qu’à peine à la cheville.
- Souvenir d’un 18 septembre 2010, à la bibliothèque départementale des Bouches-du-Rhône, où j’ai rencontré Éric Pessan qui venait de publier « La fête immobile » ; il a animé un atelier d’écriture
Rétrospective…
Elle a 20 ans, elle respire, elle rit, elle pleure, elle vit.
Cette photo, juste un souvenir de ce 32 octobre.
Ce matin-là, elle s’est levée comme d’habitude. Toujours les mêmes gestes, la même routine.
5 heures 55.
D’abord repousser le bras qu’il a comme d’ordinaire posé sur elle ; ne pas le réveiller.
Ne pas faire de bruit, ne pas faire de mouvement brusque.
Se glisser hors du lit. Poser le pied gauche, puis le droit.
Filer sous la douche, se sécher, le tout sans bruit.
Tirer le premier tiroir de la commode, plonger la main dans la corbeille de tee-shirts, prendre le premier de la pile, l’enfiler, l’étiquette dans le dos, bien sûr.
Ses yeux parcourent la pièce à vivre, s’arrêtent.
Elle se fige.
Que fait le buste de biche sur la table basse ?
- Après avoir suivi les ateliers de François Bon à la BU d’Angers en novembre 2010, avoir aussi écrit lors des ateliers tout ou partie depuis l’été 2013, plaisir de retrouver des envies cet été, d’avoir décidé de prendre du temps pour mener de front les deux ateliers.
- IL s’est imposé. IL est revenu. Avant il y avait eu Milán qui avait aidé à noircir des pages et des pages avant enfin un jour de disparaitre, mais d’être toujours un peu là. Peut-être s’est-il réincarné en P’tevoix ?
- Des où pour qu’IL puisse exister pour qu’IL soit quelqu’un qui, un jour, saura où arriver et surtout où IL se sentira bien. IL, un nom, un prénom ou juste un pronom personnel. Dénouement peut-être en fin de cycle.
- IL s’est construit peu à peu, IL a voulu assembler son puzzle des où. Un puzzle de cent pièces, c’est facile normalement, mais non, IL n’y arrive pas. IL a perdu des pièces. Deux mois… oui deux mois… oui il faudra au moins deux mois pour les retrouver, pour l’assembler, pour le finir, pour le coller, pour l’encadrer, pour l’accrocher au mur de sa nouvelle vie.
- Sans ses chats, IL ne serait pas vraiment lui. Sans l’ange de Charleville, même remarque. Le poète l’a toujours fasciné tout comme le bout du bout de son pays. Trop longtemps qu’IL y est allé. Mais pourra-t-IL y retourner un jour ?
- « Ce qui me plaît chez vous, ce sont mes souvenirs », tu te souviens de cette phrase dans le grand Meaulnes, lui a soufflé à l’oreille P’tevoix.
Oui, mais ce château-là existe-t-il vraiment ? et les souvenirs…
- Commencer par où ? IL ne sait pas. Et les souvenirs… des souvenirs… pas beaucoup. IL creuse pourtant, mais pas facile. Par les maisons, IL devrait y arriver. Les gens, IL essaie d’oublier. Les maisons ne font pas mal, elles. Elles consolent parfois quand le passé s’invite dans le présent.
- Même plus besoin d’aller sur place… un, deux, trois clics et hop tu y es. Pas besoin d’effort et ni vu, ni connu. Tu devrais dresser la liste et y foncer. Du virtuel, cela ne te suffira pas longtemps, je te le dis, foi de P’tevoix.
- J’y retournerai un jour.
- Psssttt ! peut-être un jour… quand il fera de nouveau jour ?
- IL aimerait bien continuer son énumération, mais IL cale.
- …
Attendre les autres propositions pour affiner ce texte.
Plonger dans la progression en continuant de parler d’IL ou plutôt IL se racontera.
Se régaler des mots des autres pour apprendre, toujours apprendre.