… souquez, les Mots, écopez, les Corps, transpirez, les Mémoires, elle est toujours à dire et réécrire la Mala Pesta de l’Homme,
ô Pluies de Saint-John Perse, écoutez l’écho de celles qui vous ont précédées, écoutez, pleuvez et lâchez vos torrents, abattez vos tempêtes, débordez la mer et l’océan, elles n’auront pas suffi,
emportez les équarrisseurs de liberté, leurs vautours et les hyènes, les faux aveugles, les attablés aux grands festins d’hubris, emportez les brouilleurs de langue, les bidouilleurs de vérités aux œillères tranchantes, pleuvez à grandes eaux sur les sans-décence, les attiseurs de feu, les mémoires oublieuses et leurs trahisons à faire hurler les morts,
pleuvez, ô Pluies de Saint-John Perse, et que vos eaux chargées déjà pénètrent cependant le mal jusques à ses racines, qu’elles le dissolvent et l’emportent avant qu’il ne plante son drapeau, ne nécrose les cœurs, pleuvez encore car la Mala Pesta gonfle sans trêve ses bubons, elle est auto-immune et toujours à dire et réécrire,
pleuvez, ô Pluies de Saint-John Perse, pleuvez, emportez mais affalez la force de tout quitter et celle de rester, affalez celle de dire aux enfants qu’il faut partir parce que la vie est belle aussi, affalez l’innocence qu’il faut pour y croire sans comprendre, affalez, ô Pluies de Saint-John Perse, affalez l’espoir sans toutes ses amertumes…
Souquez, les Mots, écopez, les Corps, transpirez, les Mémoires, elle est toujours à dire et réécrire la Mala Pesta de l’Homme…
On se laisse emporter par le flux de ta poésie dans le sillage de St John Perse, on ressent toutes les pluies, on en ressort lavés, et même soulagés
oui, j’ai ressenti à la fin comme un immense soupir et j’ai eu le sentiment d’un monde lavé d’après l’énorme pluie
… difficile le soupir sans amertume, il est à cette condition cependant l’espoir. Merci de ce retour, Françoise.