Face au miroir, encore cette inconnue. Son regard sifflant fouille la surface lisse, creuse les reflets, brise l’éclat. Ce n’est pas moi. Ca ne peut pas.
Sa voix bleue jaillit. Fontaine radieuse. Cri azur qui disperse les nuages. L’orage s’éloigne à pas de géant. J’aime son rire d’enfant.
Dans le reflet des vitrines un homme qui la suit. Elle le voit qui danse elle n’a pas peur de lui. Elle a tort.
La chevelure châtain haletante et chaude de la fille fouette ses épaules bronzées au rythme de ses pas pressés. Parure lustrée comme un marron d’Inde à peine sorti de sa bogue. Eblouissement.
Notre-Dame amputée se regarde dans le miroir d’une flaque d’eau. Elle saute à pieds joints dans mon cœur comme une gamine rebelle.
Elle a la démarche d’un Soleil qui émerge soudain des nuages. Ses boucles d’oreille de cristal blanc accrochent la lumière qui se balance, pétille en milliers d’étincelles.
Sa mauvaise humeur donne des coups de pieds violents pour chasser les pigeons qui assaillent son banc. Si elle pouvait, elle leur arracherait la tête.
Caresser la peau livide de ses poignets et embrasser leur soie transparente striée de petites veines bleues. Adorer la musicalité de ses iris verts.
Sourcils froncés, la fille tatouée est plongée dans son téléphone. Il l’absorbe la dévore la digère elle a disparu.
Le brouillard étrangle les vignobles avec douceur. Le brouillard lèche amoureusement, langoureusement les collines. Le brouillard dévore les corbeaux criards qui appellent au secours.
Catherine Marchi
Merci pour ces petits éclats d’un quotidien, regardé de si près qu’il en devient délicieusement étrange, me rappelle la proposition faites d’après le journal de kafka dans le cycle sur autobiographie