Autobiographie #12 / Promenade au Zoo…m
Les serviettes écossaises, six peut-être huit, sont rangées à droite des couverts, fourchettes, couteaux, cuillères à café ou à soupe, tous en métal argenté, sauf lui. A côté, il y a le couteau au manche noir en corne, dans lequel vient se ranger sa lame et à l’opposé, un tirebouchon.
La tête de bouquetin. Elle est en plastique, elle a sûrement été fabriquée en grande quantité. On y accroche les clefs. Il faut être âgé, pour donner de la valeur aux objets sans valeur.
Un poêle à gaz orange, à l’arrière une porte pour le logement de la bouteille, et l’avant une vitre qui laisse voir une flamme dans sa petite caverne. Un tuyau part de l’arrière vers le ciel.
Il est là, vertical, haut de ces quatre mètres, sa proue appuie sur une poutre. Rouge, il est rouge canoë. Il n’a jamais vu l’eau, ici. Ici il est planté, hors sol, hors d’eau, simple machin â rêver.
Objet marin, sorti des ondes, dans sa robe de nacre noircie par le feu et tâchée par la cendre, une coquille Saint-Jacques attend son mégot.
Une casquette accrochée au porte manteau, quelquefois elle sent la pluie. Elle est en tissu gris épais, à l’intérieur une doublure en toile satinée beige. Elle attend son crâne.
Tout y est et pas plus, alors on touche, on voit, on imagine ! C’est réussi !
merci