Je n’avais pas mangé de pâtes ce midi-là.
Je n’avais pas mangé de steak, de saucisse, de faux-filet, de bavette, d’andouillette.
Je n’avais pas mangé de poisson pané, de hareng, de colin, de bar, de loup, de cabillaud, pas plus que d’anchois ni de sardine.
Je n’avais pas mangé de jambon cru, pas de jambon blanc, pas de coppa, pas de cervelas, pas de chorizo, pas même de mortadelle.
Je n’avais pas mangé de navet, pas de courgette, pas de poivron, pas d’oignon, pas de haricots, pas de potiron, pas de fenouil, pas d’endive, pas de salade.
Je n’avais pas mangé de tome, de reblochon de trônes, de munster, de comté, de chevrotin, de morbier.
Je n’avais pas mangé de tartelette à la fraise avec un biscuit à pâte sablée, pas de fondant au chocolat encore chaud, pas de faisselle dans laquelle j’aurais rajouté la confiture de ma grand-mère.
Je n’ai même pas bu d’alcool.
Il y avait juste un petit carton par terre. On m’avait dit qu’il y avait à manger dedans. Ensuite on m’a fait courir et passer dessus.
J’avais sauté le repas.