parfois la tâche fugitive de son visage derrière le grillage à poule dans le petit rectangle maçonné de sombre entre les pierres sous la montée de grange caché là pour observer à prendre le soleil il ne sait pas encore qu’un jour il regrettera de ne pas avoir quitté sa tanière pour venir l’écouter
impossible de fixer un seul des véhicules qui filent sous sa fenêtre alors suivre leur flot lui immobile dans ses souffrances il sait qu’ils ne le voient déjà plus pourtant il devrait être parmi eux puis on le voit crier ils ne semblent pas l’entendre sans doute à cause des moteurs
une fenêtre éclairée au deuxième dans le soir de la façade un grand clown en papier s’agite une grande partie de sa journée il l’a passée à découper assembler et colorier les feuilles pour s’en faire comme une armure où s’abriter face à ce qui vient de sa vie
effrayé son regard se tourne vers la rue pour s’écraser sur les volets clos sur la nuit de la ville une moto vient de faire exploser sa solitude
assis sur son lit un livre ouvert à la moitié sur ses genoux le titre n’est pas visible son regard de myope avec grosses lunettes flotte vide sur la vitre de la porte-fenêtre le reflet d’un nuage aussi