A l’appel d’une vie meilleure. Des hommes partent à la conquête. Ils marcheront beaucoup manqueront se noyer de petits canots ballottés flots parfois renversés des enfants dans le fond de l’océan se dissolvent.
Qui se souvient des morts ?
Seront fait prisonniers avant parfois esclaves sexuels aussi. Qui dit l’humain reproduit ? Il exerce sa force quand la domination dans les gènes, on lui fait croire.
C’est la course à ne pas, se faire arnaquer se faire attaquer détrousser capturer violées tués.
Des poissons mangent des hommes tombés au fond. Les gilets ne sauvent pas toujours. Il n’y en a pas assez il faut payer double triple un nouveau négoce lucratif pour ceux qui saisissent.
Et puis parfois la prison pour avoir aidé pleine montagne à ne pas mourir de froid.
Les passeurs s’enrichissent les aidants parce que les tripes disent va, en prison. C’est la loi.
La loi défaille quand les hommes glacés sous la neige passent les frontières quand les hommes mouillés voguent vers.
Le chemin long les camps souvent. Des lois intiment l’ordre de rester ou les empreintes aspirées.
Ils ont déjà beaucoup marcher perdu, ils continuent au prix. Qu’est-ce que vous ne comprenez pas ?
Passent les frontières à pied en camion se font arrêtés écrasés mutilés tués.
Finissent ou attendent jungle urbaine camps de transit fermé prison, insalubre toujours.
Les communautés se chevauchent s’irritent se rejettent. Dans les camps même combat.
Des vivants s’indignent des traitements.
Certains disent ils n’ont qu’à rester chez eux.
Ils n’ont qu’à.
Ils l’ont bien cherché.
Ils l’ont bien.
Les os des enfants seuls étudiés pour ne pas financer, renvoyer pays naissance. A l’origine. Des tests moyenâgeux priment, plus simple.
Et pendant, la ville s’organise. Sac de couchage tentes feux solidarité.
Et puis des expéditions lacèrent pour détruire le peu.
Tu te lèves le matin et tu dis je vais aller casser du migrant ?
Au Rwanda les hommes se levaient pour aller couper du tutsi.
Ils chantaient leur machette bras. Les corps coupés sur la colline.
Pas d’égarement ? peut-être que chaque chose s’imbrique clair. On construit des ponts. Pas toujours droits.
Des policiers délogent des milices délogent la rue doit rester rue pas le droit aux toits, alors ils détruisent les lieux à peine des toits. Pas de confort derrière le peu.
Ils osent dire : c’est pas juste pour les hommes sols d’ici
La hiérarchie quand ça arrange, qui ça arrange ?
Vous ne savez pas pourquoi ils fuient ?
Est-ce important ? Besoin de se repaitre.
Ils savent et bravent.
Les frontières continuent d’être dépassées peu importe réprimandes, l’homme conquête toujours meilleur.
La question n’est pas pourquoi mais comment faire digne ?
Marcher sur la lune ou marcher sans brûlure.
Si tu t’accroches il y a le bout ? Est-ce l’arrivée ou le chemin qui tient droit?
Dehors des mains tendues. Dedans à l’abri tu dis mieux savoir.
La honte s’infiltre sans toucher dès le berceau. Est-ce que ça s’apprend ?
Comment l’indifférence ?
Les cicatrices déposent un je empathie sur l’œil. Même rayé il voit.
Les langues ne se comprennent pas elles s’ajustent si on tend les bras.
Apprendre à percevoir les cris sous l’eau, les cris sous chapelle, les cris sous.
Refuser la mort n’existe pas. Prendre le vivant pleine peau. Se fondre dans les cœurs. Les battements même. Enlacés. L’autre langue caresse si tu apprends à écouter.
Sur la ligne je te vois
L’eau prend racine dans les corps. Si elle s’assèche le corps aussi. Étanche cœur perméable étrange cœur malléable. Il tient debout peut-être que ça suffit.
Tu dis : ici c’est pas chez toi?
Mais qui dit la ligne ?
Pas moi.
Merci pour ce texte de colère !
Les frontières continueront à être transgressées.
Abolition des frontières !
Merci pour vos commentaires. Je ne sais pas pourquoi écrire si ce n’est pour y déposer ce qui bouillonne. Pourtant parfois j’aimerais etre capable d’humour et legereté. Il faut croire que ce n’est pas ce qui vient quand je commence à écrire.
tu nous frappes fort avec « les poissons mangent les hommes tombés au fond »
là on touche du doigt la frontière entre le mort et le vivant
merci J.
Très fort, avec cette façon d’écrire qui arrache nos pensées lisses comme une phase trop bien construite. Pour un sujet qui est un drame. Et plus encore. Merci pour la griffure.
Très beau rythme.