Un je toujours disloqué sous l’inquiétude. Un je ne comprends pas la brutalité qui cognent les corps. Un bébé violé, une femme brulée vive, un homme torturé, effroi.
Un je vis dans un monde qu’il ne sait pas mettre à distance, tout percute tout fracasse contre l’œil. Les images transpercent continuent. Une fois le savoir acquis on ne peut plus s’en dépêtrer. Un je envahi.
Certains vivent au-delà des richesses d’autres n’ont pas de toit. Certains dépensent indécence, d’autres comptent l’euro près. Un je déteste ce système qui permet, qui octroie, qui cautionne pire qui valorise.
Le je tourne en boucle les coups reçues par d’autres.
Des femmes cognées, des enfants cognés, le vivant cogné d’un mur à l’autre. Derrière les portes se chuchotent l’infâme. Un je conserve la conscience vive de tous ces êtres qui subissent. Effroi de savoir. Parfois le je voudrais s’enfermer dans une bulle sans écho. Juste un silence caressant.
Un je effleure la mort et ne sais pas comment la chasser. Elle prend le rire et les moments de grâce, elle prend tout, elle rappelle si fort à l’ordre qu’on ne sait plus comment s’orienter. Le je perdu tourne en rond, tourne boucle il n’oublie pourtant pas l’effroi. Collée rétine chaque son, chaque odeur, chaque visuel collés. Le je sais trop l’effroi.
la mort ne chasse pas l’effroi. La peur non plus.
Merci pour ce texte qui frappe et nous réveille !
Merci Helene. Je suis toujours étonnée de voir certains commentaires lors des horreurs déversées par les médias. Des commentaires signalant qu’il n’avait pas conscience. Ma conscience est trop aigu parfois mais elle est. On ne peut pas vivre a fleur toujorus mais savoir est indispensable pour ne pas pietiner je crois.
« tourne rond tourne boucle »
tu nous dis beaucoup…
merci Jen
Merci Francoise. Oui en cercle sur les possibles parfois…
Un grand merci pour ton texte révolté !
Merci Fil. Je m’assagie mais la révolte encore.