Il existe des catalogues pour choisir des géniteurs : des mères porteuses, des donneurs de sperme, on choisit la couleur des yeux, le métier qui nous paraît correspondre le mieux à l’idée que l’on se fait de la réussite.
Il existe des catalogues de futurs parents que les mères peuvent consulter pour choisir le couple qui sourit le plus fort, qui a le métier le plus adapté à la future vie du bébé encore ventre qui n’a pas demandé ni à naître ni à être abandonné.
Il existe des catalogues pour enfants, non pas ceux pour choisir des jouets, ceux pour choisir un enfant, il y a même des défilés organisés avec podium et rond de jambe pour se vendre, vestiges de la mise en ligne dans les orphelinats lorsque des bienfaiteurs futurs adoptants visitaient.
Il existe des catalogues de toutes sortes, de femmes à vendre, de relations à adopter, de porc à dénoncer.
Des catalogues qui listent des qualités, des attributs, des catalogues de listes, de demandeurs d’emploi, il existe des catalogues qui notent, qui disent si oui mérite si non dehors. Il existe même des catalogues de familles d’accueil que l’on choisit plouf plouf d’après mini fiche, est ce que ça correspond à l’enfant accueilli, aux autres enfants déjà là, au profil de la famille. Peu importe, le catalogue dit: il y a une place dans tel endroit alors l’enfant ira.
Les catalogues représentent-ils la modernité des foires aux bestiaux ou aux esclaves ?
Les sourires bruyants ne disent pas la vérité, derrière d’autres histoires si on tend l’oreille, le catalogue n’ira jamais débusquer la tendresse mains, ou la brutalité pied. Le catalogue dit ce qui veut mais pas ce qui fait.
Heureusement il existe aussi des catalogues pour dérider, changer de vue, de perspective, le catalogue de Claude Ponti propose de choisir un nouveau parent aux enfants qui voudraient en changer parce que trop. Trop pénible, trop sanctionnant, trop aimant peut-être. Claude Ponti construit des livres caustiques pour enfants, la maîtrise détournée d’un espace qui ne leur appartient pas encore. Parce qu’il existe beaucoup de catalogues mais pas encore de catalogue pour que les enfants puissent choisir de changer véritablement de parents.
Tremblez parents, et si Claude Ponti était visionnaire ? L’exemplarité d’abord chez les grands.
Bien vu, ce catalogue de catalogues. Et Ponti qui me ramène quelques années en arrière, en bonne place dans mon catalogue personnel de mes bonnes années.
Ponti est un maitre sage. Je ne l’ai compris que plus tard en le lisant à mes filles mais il m’habitait déjà petite fille lorsque je recevais l’abonnement de l’école des loisirs. 🙂
Génial cet écho à Ponti.
Merci Ponti ce grand homme mérite qu’on parle de lui 🙂
J’achetais du Ponti quand je travaillais en bibliothèque pour des enfants qui n’étaient pas à moi et que je n’aurai jamais sur catalogue. J’ai toujours aimé la rondeur de son trait et l’audace de son propos. Un univers de douceurs en apparence avec le poussin Blaise. Et Blaise a grandi. C’est devenu un petit coq sportif
L’audace oui du propos. Engagé mine de rien toujours. Il a avec l’association victime de mémoire traumatique élaboré un livret pour évoquer les violences sexuelles avec les enfants. D’utilité publique. J’ai l’impression que les dernieres années ont ajouté du propos à l’audace. Je suis fan dans tous les cas! Merci de votre lecture
Merci pour tous ces catalogues très inquiétants.
Merci surtout pour le Claude Ponti, qui vient sauver l’affaire !!
Bravo J Hendrycks !
Oui sauver l’affaire! 🙂 La littérature jeunesse est souvent vu à tort comme un parent pauvre de la littérature. J’aime beaucoup Ponti.
C’est le livre préféré de notre petit-fils, mais il y a jamais eu de parents dignes de remplacer les siens. PONTI foul’bazar est une valeur sûre dans une bibliothèque jeunesse. Le dernier acquis c’est Blaise, Isée et le Tue-Planète, mais ce n’est pas un catalogue , il y a juste un organigramme à la page 19 inséré dans le corps d’un poussin géant, tout est rentabilisé, le moindre espace, tout est plein à ras bord. Les images prennent toute la place et les mots essaient d’expliquer ce qui se passe à une bande d’ahuri.e.s passablement cloné.e.s. ça finit par un code barre sur la 4eme de couverture.
J’espere bien que mes filles ne trouve pas de parents remplacant les siens. Ceci dit je ne remplacerais pas non plus mes filles. 🙂 Les poussins ne sont pas nos préféres à la maison. J’ai un gros faible pour Pétronille pour l’enfance et Okilele parce qu’il me parle tellement aujourd’hui! L’arbre sans fin aussi magique. J’adore Ponti de toute facon. 🙂
Merci. je ne connaissais pas Ponti. je vais offrir son catalogue des parents (et le lire avant)
Claude Ponti est un maitre à découvrir assurément. C’est triste et beau à la fois c’est loufoque et pourtant si réaliste derriere. Mes préférés (sans objectivité) sont l’arbre sans fin, Okilélé, et Pétronille et ces 120 petits mais je sais que la série des poussins plait plutot bien également. 🙂
Ça claque . Ça cingle. Merci Et Ponti pour ouvrir. Ah Ponti et son doudou méchant et Adèle … le catalogue on prend
Oui Ponti et Adèle! Merci de prendre! 🙂
Terrible !
Je trouve aussi! Le décalage des perspectives parfois semble adapté pour la non consommation des corps…