Sur ce passage piéton, il y un 1an, ils se sont croisés, il rentrait chez lui dans le 20ème, elle descendait dans le 19ème, ils se sont croisés sur ce passage piéton, c’était sans doute un jour de chance, ils avaient la même casquette sur la tête, un hasard, un cadeau de la providence alors pourquoi penser à l’an prochain. Arrivés sur leurs trottoirs respectifs, ils se sont arrêtés puis retournés et du regard se sont racontés l’histoire qui commençait, ils n’étaient encore que des passants, des passants, qui s’étaient croisés comme deux piétons de la rue de Belleville. C’était sans doute un jour de chance, ils cueillirent l’amour qui était là, comme on cueille la providence refusant de penser à l’an prochain. Et pourtant c’est à ce même carrefour des rues de Belleville, Piat et Rebeval, qu’un an plus tard, jour pour jour, ils se sont quittés, c’était un dimanche matin, c’était fini le jour de chance. Ils reprirent alors leur chemin sans même un signe de la main et moi à la même place en terrasse, je les regardais se déchirer, se séparer, redevenir deux. Il rentra chez lui là haut vers Jourdain, elle est descendue là-bas vers Belleville. C’est un triste roman, c’est une triste histoire, c’est une romance qui n’est plus d’aujourd’hui. Je reste là seule, éplorée, orpheline, d’une histoire que je n’ai pas vécue, simple témoin, discrètement impliquée, marieuse à leur insu. Mon regard attiré, obnubilé, scotché sur ce passage piéton désert mais toujours là, sept bandes blanches d’une longueur de 2m50 et espacées d’une largeur de 60 cm, entre le 19ème et le 20ème. Passage piéton comme un gouffre, un ravin, un tunnel, un canyon !
J’aime beaucoup le texte et sa fin en description précise du passage piéton. Merci, Cécile.
merci Anne, ce passage piéton j’en avais déjà parlé dans la proposition la #12, j’aime bien m’apercevoir que petit à petit, ça circule alors que j’ai la sensation de ne pas me souvenir des propositions et des textes précédents
(un peu comme une fugue hein) (à ce coin, le greko-turk est bien) (remontant la rue vers le jardin, que dieu bénisse le brocoli fait de très bonnes pizzas aussi) (pour les images, c’est facile : si tu veux, jt’explique)
c’est incroyable hier soir avec mon copain on se demandait si les kebabs étaient bon chez le greco turc, merci Piero et je vais aller gouter la pizza brocoli . Ok pour les photos quand je m’y remets je te fais signe, encore merci
Il est très touchant ce texte, je crois que le terme « fugue » de Piero est bien trouvé. La chute surprend, c’est vraiment bien.
Merci Catherine pour ta lecture. Et pour « la fugue » j’ai oublié de le dire à Piero mais il m’a flattée, en fait je me suis inspirée de la structure d’une chanson de Michel Fugain « Une belle histoire »
Belle idée autour de ce passage piéton. Merci