Assise| position dans laquelle mon corps s’appuie sur mes fesses et l’arrière de mes cuisses avec mon tronc un peu vouté, presque à la verticale| sur une chaise en métal| alliage dur, opaque, bon conducteur de chaleur et d’électricité| suis installée à la terrasse du PMU| café ou certain.e.s parient sur les courses de chevaux| place Jean Rostand| biologiste et écrivain né en 1994 mort en 1977| père d’Edmond Rostand l’auteur de Cyrano de Bergerac| pièce en 5 actes et 2600 vers dont plus de la moitié soit 1377 sont prononcés par l’illustre personnage au long nez| Ah ! Non ! c’est un peu court, jeune homme ! On pouvait dire… Oh ! Dieu !… bien des choses en somme… En variant le ton, – par exemple, tenez (…) | J’entends un bruit aigu de crissement | emporté par la vitesse le pneu dérape il perd pour un court instant l’adhérence avec le sol et c’est lorsque le contact est à nouveau établi qu’il émet ce son caractéristique de crissement| je lève la tête | mon cou impulse ce mouvement de bas en haut grâce aux muscles scalènes et aux muscles sterno-cléido-mastoïdiens, digastriques et stylo-hyoïdiens| le vélo percute une voiture qui arrive sur la droite, la jeune femme au casque blanc est projetée en l’air et retombe violemment sur l’asphalte| composé d’environ 6 % de bitume, 25 % de calcaire broyé finement, 40 % de sable et 27 % de gravillons, chauffés et malaxés puis répandus à température, à l’aide d’une raclette en bois pour la chape à 160-180 °C, puis avec une taloche en pour le sablé à 220 °C. Une fois refroidi, le revêtement est lisse au toucher, et dur, totalement hermétique à l’air et à l’eau| |le bruit assourdissant du corps qui s’écrase me tétanise, je ferme les yeux, je les rouvre, je ferme les yeux, je les rouvre, ma bouche reste bée, aucun son, aucune parole, mes yeux s’emplissent de larmes, mes mains se joignent, s’agrippent l’une à l’autre, ma respiration hoquette, mes jambes tremblent, mes pieds tapent le sol, toute en secousses, saccades, soubresauts, cahots, je ne suis qu’à-coups.
Merci Cécile pour ce texte coup de poing ! Les images m’ont saisi entièrement. Bravo, je t’embrasse.
Merci Cécile. Toutes les data ne pourront pas changer un si cruel moment de réalité non virtuelle.
Encore merci pour ton texte poignant !
texte percutant et plus que vivant. Merci