En basket rose et survêtement bleu pétrole, je sors de chez moi, je claque la porte, je donne un tour de clé, me retourne et suis déjà sur la piste du stade Pierre de Coubertin, à courir entre deux grandes gigues qui me talonnent, après 4 tours effrénés, je ralentis, mon coach me tend une bouteille d’eau et le décor se transforme, je suis assise à une table éclairée aux chandelles une coupe de champagne à la main, en face de moi un bel homme me dévore des yeux dans cette ambiance tamisée. Plus que des regards enamourés, nous échangeons des mots doux, des souffles courts, je me lève pour aller me rafraîchir et je me retrouve sur la scène du théâtre Hébertot, devant moi les 630 fauteuils rouges me regardent dans un silence parfait, je marche de la cour au jardin, je suis bien, j’articule quelques vers de Racine, de Molière, de Shakespeare et même des bons mots de Guitry. Du balcon j’entends quelques applaudissements et me voici allongée sur une plage des îles Canaries, le soleil est au Zénith, sur la mer d’un bleu canard, les surfers s’en donnent à cœur joie, ma peau brille de la bonne huile de coco avec laquelle je viens de me tartiner pour me protéger des UV. Je me relève, cours vers la grande bleue, m’y plonge et me retrouve au Carrefour City de la rue de Belleville au rayon boisson puisque c’est l’ouverture de la foire aux vins donc le moment de faire des bonnes affaires. Je cherche Alain le vendeur qui me renseigne et me conseille toujours si bien. Je me retourne pour attraper le dernier carton d’Auxey duresse 1er cru et c’est un livre que j’ai maintenant entre les mains, je suis à la Bpi, l’ambiance est studieuse, on entend les mouches, les abeilles et les moustiques voler, je vais m’asseoir, je dépose à ma droite sur la table un carnet de note et un stylo, je me plonge dans une lecture dynamique de «l’écriture sans écriture» de Kenneth Goldsmith traduit par François Bon.
Fascinant ce parcours. Un vrai plaisir. Merci