On ne s’y arrête pas, c’est un lieu de passage pourtant des hommes sols installés sur des cartons, un hall béton, des lumières, des pas, beaucoup de pas.
La nuit ferme les vigiles dehors. Ils reviennent au petit matin, dans les coins dehors les plus chanceux à l’abri du vent de la pluie
Ils reviennent sous-sol s’allongent tissu sur tête, semi protection des pas des yeux qui ne les voient pas assez pourtant
Indignité public, les saisons changent, les épaules se dénudent couvre tête en hiver écharpe longe cou, les pas eux toujours pressés. Les passants changentl es profils évoluent la vitesse non.
Eux toujours là, les mêmes teintes marrons gris sales vêtements peaux cartons sac à dos.
Lui près de la boulangerie, allongé sol parfois assis selon l’heure selon l’état, une fois les fesses nues bouche ouverte sol.
Une station de grand passage des magasins tout autour. Tout autour il y a ceux qui consomment et puis ceux qui survivent sols.
Plus haut au bout des escalators un peu de verdure qu’ils rejoignent le soir. Des bouts de béton jardinière pour installer les corps.
Revenir bas escalator allongé parfois face terre parfois œil puissant. Ce matin, elle à côté rejoint. Deux cartons côte à côte. Je ne l’avais jamais vu. Les femmes plus invisibles qu’ailleurs dans la rue. Plus exposée, plus de risques. Côte à côte assis les bagages derrière un carton chacun pour le béton. Comme un compagnonnage pour un peu de liant. Les habits ne changent pas la crasse s’accumule l’odeur encore.
Chacun sa place la descente fait apparaître les corps toujours en place dès l’aube. Parfois surpris un déplacement un intermittent sur sa chaise interpelle. De retour à Paris je ne le vois pas. Je crois que je pourrais m’asseoir à côté la misère m’ étreint j’aimerais être assez pour m’asseoir sol et échanger vivant avec ceux qu’on imagine déjà plus. Il faut beaucoup s’anesthésier pour supporter l’espoir à portée sol.
La misère poisse l’esprit et colle les mots deux par deux chez vous comme pour les solidariser à contre-image, là où se voit l’innommable de la société, l’abandon… Le titre paradoxal, comme devoir fermer de force des yeux longuement ulcérés… Ne pas voir le noninvisible la misère couchée le long des murs… Oui, mais quand on rouvre le regard, c’est là, ça prend racine dans la conscience, ça force le mouvement de tête, la reflexion politique… La misère n’est pas une fatalité…
J’aimerais que la fatalité ailleurs. Je crois beaucoup à l’anesthesie distance qui tue les regards, d’ou les sourires. merci pour le commentaire toujours si pointu.
ce mot « sol » qui en devient obsédant et fait rebondir de phrase en phrase. Merci