Marilyn appelle Marilyn. Ce livre offert plusieurs années restés sur un coin de bibliothèque, régulièrement se rappelle mais c’est un pavé, il faut plonger dans le pavé et découvrir les jambes la tête blonde déconstruire ce qu’on imagine pin-up qui plutôt femme blessée. Un jour c’est décidé, un autre livre fragment s’est ajouté, ses mots à elle, ses poèmes avortés, bout de chair papier. Et puis chaque fois que l’on revoit celle qui nous a offert le livre on sait qu’on doit. Offrir un livre précieux, don mots, il dit de nous, il dit de l’autre, il dit ce livre compte je te le mets entre les mains même s’il ne te plait pas il contient message. Ce livre se découvre chef-d’œuvre. Blonde sur le fond, la forme impressionne. Je ne connaissais pas Marilyn, je ne m’y intéressais pas. Un sourire figé sur affiche, mon cousin fan, je ne voyais que l’artifice, je fuis trop d’artifice, peroxydé ce sourire sincère qui paraît. Une vie romancée pas tellement si on cherche on trouve les brulures faite femme devient toutes les femmes. Le propos se glisse dans les chambres à coucher, dans les demandes d’hommes puissants, dans les décombres de corps de femmes. Ce livre offre des recherches, offre d’autres mots, on ne quitte pas Marilyn on voudrait la sauver on voudrait lui souffler courage derrière les drogues et avortements forcées, on voudrait lui dire l’hommage, le vrai pas seulement les photos qui déforment. Un musée Marilyn ouvre ses portes bientôt sous la plume d’Anne Savelli, elle prend soin d’elle, Blonde avait entamé un processus de réparation iconique, Anne Savelli et son musée sans photos décortique l’âme. Et puis les fragments de Marilyn déposés brouillon, un journal toujours, la blonde qu’on veut idiote s’élève vive, trop vive pour eux, trop sincère, en quête d’amour vrai, en quête de mère tendresse, de père protecteur. Marilyn sera engloutie par les ombres, ils ont déterminé son corps, ils ont déterminé sa mort, reste ces hommages pour qui s’intéresse à elle sans jupe relevé pour qui voit Norma derrière Marilyn.
Comment un livre peut en entraîner d’autres et dérouler la vraie histoire…
Merci pour ton texte émouvant.
Une découverte émouvante pour moi que Norma Jean/ Marilyn. Je déconstruis chaque jour.